Maroc : Mohammed VI, de la COP 22 au forcing pour l’UA

Du Sommet mondial climat à l’Union africaine ! A Marrakech, le souverain marocain a réuni hier une trentaine de chefs d’Etat africains pour «coordonner» les positions des pays du continent sur la question du réchauffement climatique.
Il s’agit de trouver les moyens politiques et les voies diplomatiques pour les faire parler d’une même voix. Il s’agit entre autres de relancer les pays développés, qui sont les grands pollueurs de la planète, afin qu’ils honorent leurs engagements en soutien financier et technique. Les pays avancés ont en effet promis de mobiliser 100 milliards de dollars d’ici à 2020 au bénéfice des pays en voie de développement.
Les pays africains, comme ceux du Sud, militent pour l’adoption rapide et générale de l’Accord de Paris sur le Climat ratifié en 2015 par la CO21. Ils défendent une approche globale de la question du climat et de la lutte contre le réchauffement et revendiquent également une part de décision dans la mise en oeuvre de l’Accord. 
Au-delà de la question climatique, le Maroc poursuit depuis plusieurs années une politique de déploiement sur le terrain africain. Cette politique centrée sur l’Afrique de l’Ouest par l’investissement économique et financier tend aujourd’hui à gagner les pays anglophones du continent. Pour les mêmes raisons d’investissement, mais aussi pour des questions géopolitiques, notamment celles concernant le dossier du Sahara occidental. 
Des observateurs expliquent à ce sujet que le royaume chérifien désire se rapprocher des dirigeants africains actuels, et accélérer ainsi le processus d’intégration au sein de l’Union africaine qu’il a quittée il y a trente-deux ans, en 1984, après la reconnaissance de l’Union, l’OUA à l’époque, de la souveraineté du Sahara occidental et de la RASD. Mohammed VI a multiplié ces derniers mois les tournées diplomatiques sur le continent. Il revient d’un long périple au Rwanda et en Tanzanie, et devrait se rendre à Addis Abeba après la COP22. L’objectif affiché est de rallier le maximum de soutien à son dossier d’adhésion ( Rabat parle de réintégration alors que les statuts de l’Union africaine ont changé au tout début des années 2000 lors du Sommet de Lomé). Ce dossier sera examiné, rappelle-t-on, par la nouvelle présidence de la commission exécutive de l’UA en janvier prochain à Adis Abeba. 
Ce retour au sein de l’Union panafricaine, qui doit être acté par un vote, a été annoncé à la mi-juillet par Mohammed VI. Il signifierait pour Rabat un gain diplomatique et stratégique considérable au bout duquel il aura à saper les efforts menés par les indépendantistes sahraouis sur la scène africaine et les succès qu’ils y ont engrangés depuis plus de trente ans. A suivre. 

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