Politique de sécurité de l’UE: le Parlement rejette un amendement faisant référence aux camps de réfugiés sahraouis

BRUXELLES – La Commission des Affaires étrangères du Parlement européen a rejeté une proposition d’amendement au rapport sur la mise en œuvre de la politique européenne de sécurité et de défense commune visant à introduire une référence aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf qui ont fui leur pays après son occupation par le Maroc en 1975.
Présenté par l’eurodéputé français, Gilles Pargneaux, qui n’est pas à sa première tentative, le texte de l’amendement dans lequel il a proposé son introduction dans un paragraphe soulignant la nécessité pour l’Union européenne (UE) d’intensifier la lutte contre le terrorisme islamiste a été rejeté par les membres de la Commission qui ont voté pour la suppression de la référence aux camps de réfugiés de Tindouf.
Cet eurodéputé a prétendu jeudi dernier que « la bande sahélienne est stratégique pour la sécurité de l’Europe et de la région et que les conditions de vie très difficiles de certains lieux, comme les camps de Tindouf, peuvent pousser une partie des populations vers l’alternative du terrorisme islamiste ».
Interpellé par l’eurodéputée portugaise, Anna Gomes, qui a affiché ouvertement son opposition à l’introduction de cet amendement dans les termes proposés par son collègue Gilles Pargneaux, du même groupe politique au Parlement européen (Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates S&D), le président de la Commission Elmar Brok a invité les membres de cette commission à « se rallier » à la proposition de cette eurodéputée.
« Nous partons du principe qu’il peut y avoir d’autres cas. Donc, il vaut mieux ne pas avoir de liste exhaustive et le supprimer. Je propose qu’on se rallie à la proposition de Gomez », a-t-il plaidé pour exhorter les membres de la commission à voter contre cet amendement.
Le rejet de l’amendement proposé par Gilles Pargneaux s’inscrit en droite ligne de la philosophie de l’UE qui soutient les efforts déployés par le secrétaire général de l’ONU pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui garantira l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux principes et aux buts de La Charte des Nations Unies ».
Dans ses conclusions rendues le 13 septembre dernier, l’avocat général de la Cour de justice de l’UE (CJUE) a souligné que ni l’UE, ni aucun de ses Etats membres ne reconnaissent la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
« L’Union et ses Etats membres n’ont jamais reconnu que le Sahara occidental fait partie du Maroc ou relève de sa souveraineté », a-t-il affirmé.
Il a, dans ce contexte, constaté que le Sahara occidental est, depuis 1963, inscrit par l’ONU sur sa liste des territoires non autonomes, qui relèvent du champ d’application de sa résolution portant sur l’exercice du droit à l’autodétermination par les peuples coloniaux.

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