Publié dans Le Quotidien d’Oran le 01 – 02 – 2017
L’admission du Maroc au sein de l’Union africaine a été con sidérée comme allant de soi du moment que ce pays qui en a fait la demande a solennellement souscrit aux fondamentaux politiques de sa charte constitutive en faisant ratifier celle-ci par son parlement. Le Maroc et les sponsors de sa candidature s’attendaient à ce que l’Algérie commette l’impair de faire opposition à l’entrée marocaine dans l’Union malgré cette ratification. Ce qui aurait probablement remonté contre elle des Etats africains sourcilleux comme elle sur le respect qu’il y a à observer scrupuleusement les dispositions de la charte de l’organisation panafricaine.
La diplomatie algérienne n’est pas tombée dans le piège dans lequel ils ont espéré la voir s’enferrer pour pouvoir l’accuser suite à cela de chercher à dicter sa loi à l’union continentale. Elle s’en est tenue à veiller à ce que l’admission du Maroc n’ait pas lieu dans des conditions remettant en cause celles édictées dans la charte de l’Union. Cela obtenu, l’Algérie n’a pas formulé d’arguties juridiques pour lui faire obstruction. Son attitude a ainsi ruiné l’argument marocain ayant consisté à la présenter comme foncièrement opposée à l’admission du Royaume pour cause qu’en devenant membre de l’Union, il contribuerait à amoindrir l’influence qu’elle exercerait sur cette dernière.
Le roi et les autorités du Makhzen se garderont de faire au peuple marocain une présentation de l’admission de son pays à l’Union africaine conforme à la vérité qui est qu’ils ne l’ont obtenue qu’en se soumettant à la règle du respect des fondamentaux politiques dont l’Union est dotée. Même si en la circonstance la propagande du Royaume entonne le chant de la « victoire » pour tenter de masquer que le retour du Royaume au sein de la famille africaine est aveu d’échec pour lui le contraignant à admettre possible ce que le peuple marocain sous emprise de l’intox dont il a été le jouet a fini par considérer comme inimaginable et qui est que son souverain en viendrait à siéger au côté de Brahim Ghali, président de la RASD, état dont il a prétendu nier l’existence et refuser de faire tout geste qui irait à l’encontre de cette posture.
Bien entendu que le Makhzen va implacablement faire taire les voix qui présenteront la scène du face-à-face entre Mohamed VI et Brahim Ghali comme un moment où le souverain marocain a implicitement admis qu’il y a au Sahara occidental une réalité qui n’est pas celle qu’a forgée la vulgate marocaine et que sa diplomatie tente d’imposer en tant que seule vérité à la communauté et aux opinions internationales.
Ce que le souverain marocain a fini par admettre à Addis-Abeba a découlé de la prise de conscience qu’il a eu que la position marocaine sur le Sahara occidental suivie par feu son père et observée par lui depuis son accession au trône n’est plus soutenable comme cela a été clairement établi par l’arrêté rendu par la Cour de justice de l’Union européenne et réaffirmé par les Nations unies et même les Etats-Unis qui maintiennent tous deux le Sahara occidental dans leur liste des territoires sous occupation étrangère à qui ils reconnaissent le droit à l’autodétermination.
Cette vision que partage l’Union africaine et dont elle ne se départira pas même en ayant admis en son sein le Maroc, pays occupant le territoire sahraoui.
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