Le Maroc loue le "rôle positif" dans le conflit du Sahara Occidental du HCR sous la direction d’Antonio Guterres

Le jour où Antonio Guterres a été déclaré favori dans la course pour le poste de Secrétaire Général de l’ONU, la presse marocaine, qui ne fait qu’exprimer la position officielle du gouvernement, n’a pas caché sa satisfaction. 
« Un « ami » du Maroc bien placé pour succéder à Ban Ki-moon », titrait les principaux journaux marocains.
Selon Yabiladi, Gueterres se trouve derrière la décision de diminuer le chiffre des réfugiés sahraouis en Algérie, avec en conséquence la réduction des aides qui leur sont destinées. « Son passage à la tête du programme onusien (2005-2015) a connu l’ «officialisation» du chiffre de 90 000 «Sahraouis» vivant à Tindouf et ce depuis début 2010, mettant ainsi définitivement un terme à la version des «160 000» soutenue par la direction du Polisario », souligne Yabiladi.


D’après les documents de la diplomatie marocaine révélés par le hacker Chris Coleman, le chef de Cabinet de Guterres, le pakistanais Sultan Athar Khan, transmettait des informations confidentielles et sensibles à Omar Hilale, ambassadeur du Maroc à Genève à l’époque. Athar Khan manipulait le diplomate marocain pour que le Maroc propose sa nomination comme Envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental, à la place de Christopher Ross, qu’il avait qualifié dans l’une de ses rencontres d’alcoolique et raté dans sa mission.
Le 17 juillet 2012, le ministre des affaires étrangères ne cachait pas sa satisfaction envers la position d’Antonio Guterres. Dans une lettre adressée à celui-ci, El Othmani louait le « rôle positif » dans le conflit du Sahara Occidental.
« Votre institution joue, incontestablement, un rôle positif dans le différend régional sur le Sahara marocain. L’action du HCR a un impact tangible, en allégean les souffrances des populations des camps de Tindouf, en Algérie, qui continuent de subir depuis plusieurs décennies, les affres de l’exil imposé, de la privation et de la séparation », affirme le chef de la diplomatie marocaine à l’époque.
En parlant de « rôle positif », le ministre fait, sans doute, allusion, au fait que Gueterres a réduit le nombre de réfugiés sahraouis de 160.000 à 90.000 sous pression des autorités marocaines. Il a toujours éte très attentif à la complicité de son chef de cabinet avec le Maroc.
L’ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale, a réussi même à introduire des corrections dans le rapport conjoint du HCR-PAM.
Le 9 juillet 2012, Hilale a rencontré M. Yacoub El Hillo, Directeur du Bureau MENA au HCR pour lui transmettre les protestations marocaines au sujet du rapport conjoint HCR-PAM intitulé « Evaluation conjointe des besoin des réfugiés sahraouis en Algérie » (octobre 2011) publié le 7 juin 2012.
Les points sur lesquels protestent les marocains sont :
– « L’indépendance du Sahara de l’Espagne » (Part 1, Chapter 2)
– « L’occupation du Sahara par le Maroc » (Part 1, Chapter 2)
– « le croissant rouge sahraoui, partenaire », du HCR et du PAM (Partie : recommandations)
– « L’accord bilatéral Croissant rouge algériem/CRSahraoui, complète l’accord tripartite CRA/PAM/HCR » (Exécutive Summary).
– La conduite de cette mission par un agent en charge du Sida, au Bureau du HCR, au Caire, un autre du Bureau à Bagdad, n’ayant aucun rapport avec le dossier du Sahara.
Dans une autre lettre datée du 31 juillet 2012, Omar Hilale informe que ses démarches « ont été payantes ».
Selon lui, M. Yacoub El Hillo, lui a confirme que « comme souhaité par le Maroc, le rapport consacre, dans sa dernière version corrigée, la référence ‘a « 90.000 réfugiés », au lieu de la référence à « 90.000 rations », défendue mordicus par Dany Belgacemy, Directeur du Mena au PAM ».

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