Le hacker marocain Chris Coleman a révélé cette semaine que le directeur régional pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Asie centrale et l’Europe orientale au sein du Programme alimentaire mondial (PAM), le Tunsien Daly Belgasmi, roule pour le Makhzen depuis 2013. Le fonctionnaire onusien véreux est entré dans les bonnes grâces du Palais en titillant le point faible de Mohammed VI, le Sahara Occidental et l’Algérie. Chris Coleman indique que le Tunisien, certainement à court de liquidités, a sollicité, à sa demande, le 8 février 2013, un entretien avec Azzeddine Farhane, chef de la Direction des questions globales, division des droits de l’Homme et des questions humanitaires au ministère marocain des Affaires étrangères. La raison ? Attirer l’attention des services spéciaux marocains sur un soi-disant plan algérien destiné à siphonner une grande partie des ressources du PAM au profit des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.
Dans un compte-rendu de cette rencontre adressé à sa hiérarchie, Azzedine Farhane précise que Daly Belgasmi lui a assuré que «l’Algérie s’active auprès des donateurs concernant le programme d’interventions prolongées de secours et de redressement, concernant l’assistance alimentaire du PAM aux populations des camps de Tindouf (IPSR) afin que le PAM adopte un programme de 3 ans au lieu de 18 mois».
Pour noircir le tableau, il a soutenu que «l’Algérie exerce des pressions sur les représentants respectifs du PAM et du HCR en Algérie, en essayant de leur faire croire que les réfugiés sahraouis à Tindouf ont des besoins humanitaires sur la base de 165 000 personnes (comme si l’ONU ne connaissait pas le nombre exact des Sahraouis qui vivent dans les camps de réfugiés)». «L’Algérie essaie d’introduire des produits alimentaires chers, tels que les produits laitiers et leurs dérivés, dans la liste des besoins afin d’augmenter la valeur de l’aide à apporter aux réfugiés sahraouis», a-t-il ajouté.
Le responsable du PAM ne s’est pas contenté de tuyauter les Marocains concernant les visées du supposé «stratagème de l’Algérie». Il n’a pas hésité à offrir ses bons conseils au gouvernement marocain. Daly Belgasmi a ainsi préconisé à son interlocuteur que pour couper l’herbe sous le pied des Algériens «le Maroc gagnerait à saisir le HCR et le PAM pour attirer leur attention, dans le cadre du contexte actuel de la crise au Mali, de l’insécurité au Sahel et de la connexion avérée entre le Polisario et Aqmi, sur la nécessité de se pencher sérieusement sur la question de la distribution de l’aide humanitaire à Tindouf et ses réels bénéficiaires, en soulevant explicitement la question de savoir : y a-t-il un risque que les donateurs, faute de recensement et d’identification des bénéficiaires de l’aide, nourrissent les éléments armés du Polisario qui seraient impliqués dans des actes de terrorisme au Sahel ?
En clair, Daly Belgasmi avait suggéré au Makhzen que le contexte était propice à une diabolisation à l’extrême du Front Polisario. Pour lui, il n’y avait rien de tel pour détourner les regards de la communauté internationale du Sahara Occidental et des camps de réfugiés sahraouis que de soutenir l’existence de liens entre le Front Polisario et le terrorisme dans la région. L’idée a bien évidemment séduit Azzeddine Farhane puisque celui-ci indique avoir soumis la «fameuse» suggestion de son visiteur à la «haute» hiérarchie marocaine. «Front Polisario égal terrorisme» venait donc finalement du PAM. Qui a pu croire qu’une agence de l’ONU pouvait à ce point se rendre complice d’une aussi infâme forfaiture ?
Khider Cherif
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