RFI : Ce différend dure depuis plus de 40 ans, depuis que le Maroc a pris le contrôle d’une grande partie de ce territoire au moment du départ de l’Espagne en 1975.
Après 8 ans de médiation entre le Maroc et le Polisario, Christopher Ross a jeté l’éponge, présenté sa démission, c’est un aveux d’échec pour l’ONU qui n’a pas réussi à mettre autour d’une table les autorités marocaines et le Front Polisario. J’imagine que le départ de Christopher Ross est une bonne nouvelle pour le Maroc ?
Khadija Mohsen Finan :
« Oui, pour le Maroc c’est une bonne nouvelle. D‘ailleurs, en 2012, il avait eu des problèmes avec le Maroc qui avait demandé carrément son renvoi. Mais il avait eu aussi l’appui de sa hiérarchie. C’est-à-dire que Ban Ki-moon l’avait conservé comme émissaire pour le Sahara Occidental.
Pour autant, je ne pense pas que l’obstacle numéro 1 était réellement Christopher Ross. Je pense que c’est une question de gestion de ce dossier par l’ONU et par Ban Ki-moon. Donc, c’est une question de méthode. Il va falloir reprendre ce dossier en le traitant selon une autre méthode ».
RFI : Alors, justement, le fait qu’un nouveau SG de l’ONU soit en fonction depuis le 1er janvier, est-ce que c’est une nouvelle page qui se tourne, qu’on peut s’attendre enfin à un règlement de ce conflit ?
Khadija Mohsen Finan:
« Alors, on peut s’attendre à un règlement de ce conflit si le nouveau SG des Nations Unies, qui a d’ailleurs donné des signes positifs, le gère différemment, oui, mais il ne faut pas oublier aussi que cette question du Sahara Occidental elle est venue se nicher dans le contentieux qui oppose Alger à Rabat. Donc, nous avons là une superposition de deux questions : La question du Sahara Occidental et le contentieux entre le Maroc et l’Algérie ».
RFI : Mais vous pensez qu’Antonio Guterres, qui connaît bien ce dossier, va pouvoir convaincre le Maroc, peut-être, à faire des concessions ou d’être moins exigeant que ces dernières années et ces dernières décennies ?
Khadija Mohsen Finan:
« Il réussira si le Maroc est disposé à changer de méthode et à aller vers un dénouement de cette question et à ne pas imposer lui-même une solution par le biais d’une autonomie, par exemple. Il faut sortir de la politique du fait accompli ».
Source : Maroc Leaks
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