Sahara Occidenta, une question de decolonisation pour l’UE

Algérie-Europe: La diplomatie au service de la paix 
M’hammedi Bouzina Med Publié dans Le Quotidien d’Oran le 23 – 05 – 2017
L’Union européenne et l’Algérie intensifient leurs efforts diplomatiques pour contrer le terrorisme et le fléau de la radicalisation et pour aider à la paix dans les zones de conflit et de guerre. 
A l’invitation de Mme Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE aux Affaires étrangères et à la Sécurité, M. Abdekader Messahel effectue, depuis hier, une visite de travail de deux jours, aux institutions européennes. Cette nouvelle rencontre est consacrée, outre au dialogue politique et stratégique, contenu dans l’accord qui lie Alger et Bruxelles, essentiellement aux questions sécuritaires, de lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Dans cette optique, les deux partenaires tenteront de coordonner, davantage, leurs politiques et moyens diplomatiques, pour contrer la subversion terroriste, dans la sous région du Sahel africain, aider au retour de la paix en Libye et en Syrie. Sur la question du Sahel, les visions et stratégies de l’Algérie et de l’Union européenne sont concordantes et visent à une paix négociée et globale, sans exclusive. A ce titre, contrairement aux commentaires qui ont suivi la déclaration du président français, Emmanuel Macron lors de sa visite au Mali, l’Algérie n’a pas été « mise à l’index » par le président français, mais soutenue, dans sa médiation, via l’Accord d’Alger et sollicitée pour continuer ses efforts de paix. Faut-il rappeler que le Conseil d’Association UE-Algérie, tenu à Bruxelles, le 13 mars dernier, avait donné la priorité pour assurer la stabilité et la sécurité, dans le Sahel et engagé un travail de coordination des services de sécurité et de prévention, contre le terrorisme des deux partenaires. Alger comme Bruxelles sont conscients des conséquences désastreuses, aux plans humain et sécuritaire si aucune solution politique n’intervient, très vite, au Sahel et particulièrement au nord du Mali. Idem pour la question libyenne. Si, par le passé récent, il y eut quelques couacs et malentendus, entre Alger et Bruxelles, sur ces questions sensibles, les deux partenaires ont compris la nécessité de joindre leurs efforts pour faire face aux bouleversements géostratégiques, intervenus en Méditerranée et dans le Sahel depuis le fameux « printemps arabe ».
C’est dans ce sens que l’Algérie a, après d’âpres discussions et échanges, avec l’Europe, rejoint, en 2013, la Politique européenne de voisinage (PEV) promue par l’UE et ses partenaires du Sud Méditerranée. Une PEV revue et corrigée, à la faveur des événements intervenus en Méditerranée, depuis 2011. Dans la foulée de cette adhésion, la coopération UE-Algérie a repris quelques couleurs, notamment, au travers des plans de programmation financière tri-annuelle, dont celui de 2018-2020 est déjà ficelé et entériné. Ce regain de coopération économique et financière s’accompagne d’une meilleure entente politique et diplomatique sur les questions internationales. L’exemple de la question du Sahara Occidental , longtemps mise sous le boisseau, par l’Europe, parfois complice du palais royal marocain, est aujourd’hui reconnue et affirmée par l’UE, comme une question de décolonisation et gagne le soutien de l’Europe pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Ce n’est pas rien, tant l’Europe officielle a été «silencieuse» et injuste, des années durant, face au drame du peuple sahraoui. Ce retour à la justice et la légalité internationale s’est traduit par la suspension par la Cour européenne de justice de l’accord de pêche UE – Maroc qui incluait les côtes maritimes du Sahara Occidental. Alger et Bruxelles sont, donc, convaincus que la fin des conflits et le retour à la paix, dans les zones en conflit passent par des offres de médiations inclusives et globales. Ce que l’Algérie a toujours revendiqué, sans prétention aucune, tant elle a vécu son drame dit de la « décennie noire » dans la solitude. Un prix et une expérience qu’elle souhaite mettre au bénéfice de la Communauté internationale dans ses efforts de recherche de paix et de stabilité.

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