par Moncef Wafi
«Une perturbation» du débat qui n’a pas «impliqué l’intervention de la sécurité», c’est par ces termes que l’ONU a clos, pour sa part, l’incident survenu lors du séminaire du Comité des Nations unies sur la décolonisation, qui s’est tenu à Saint-Vincent-et-les Grenadines, du 16 au 18 mai 2017. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, répondant à une question sur les accusations marocaines, relayées par l’AFP, a indiqué que l’Organisation est consciente «qu’il y a eu une perturbation à cette réunion du Comité des 24» et a rappelé l’espoir de voir «les personnes concernées» résoudre «les problèmes survenus». Il évoquera, à ce propos, «une courte altercation» ne nécessitant pas l’intervention des agents de sécurité, mettant à mal, ainsi, la version marocaine qui prétendait une agression physique de Mohamed Ali El Khamlichi, le numéro deux de l’ambassade du Maroc à Sainte-Lucie, perpétrée par le directeur général du MAE algérien.
La version marocaine avance qu’«au cours de la réunion, Soufiane Mimouni a agressé physiquement l’adjoint de notre ambassadeur à Sainte-Lucie (…). Notre diplomate a dû partir à l’hôpital, la réunion a été interrompue, une plainte a été déposée». Le porte-parole de Guterres a précisé que «ce n’était pas une longue altercation ou quelque chose de ce genre. C’était une perturbation parmi des gens, ce qui semble avoir été résolu depuis». Dujarric a aussi souhaité que toutes les réunions futures soient menées avec le protocole approprié. Rappelons qu’au lendemain de la convocation du Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie à Rabat, l’ambassadeur du royaume du Maroc, Lahcène Adlekhalek, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères où il a été reçu par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, qui lui a fait part des «vives protestations» de l’Algérie suite au «harcèlement» de la part de membres de la délégation marocaine, dont a été victime une jeune diplomate, membre de la délégation algérienne présente à Saint-Vincent-et-les Grenadines.
Le communiqué du MAE rappelait que «ces provocations contre la diplomate algérienne ont amené les autorités de Saint-Vincent-et-les Grenadines à lui assurer une protection personnelle rapprochée». Dans sa réponse aux accusations marocaines qualifiées de «pièce de théâtre de bas étage», «mise en scène abracadabrante» et version «archi-fausse», Abdelaziz Benali Cherif, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, avait également abordé cette question en précisant que ce sont des diplomates marocains qui ont agressé verbalement une diplomate algérienne prenant part avec trois de ses collègues à la réunion du Comité onusien sur la décolonisation.
Il expliquera qu’en face de la douzaine de diplomates marocains, «nous n’avions que 4 des nôtres, dont une femme qui a été continuellement agressée durant son séjour». Lors de son entrevue avec le diplomate marocain, Messahel lui a signifié le caractère «inacceptable d’un tel comportement contraire aux règles élémentaires de bienséance et attentant à la courtoisie et aux us et coutumes diplomatiques». Le ministre algérien a balayé les allégations marocaines sur la prétendue agression, insistant sur les éléments d’information relatifs à ce «fâcheux incident» en possession de la partie algérienne et vérifiables autant auprès des organisateurs que des participants au séminaire. Ces informations confirment les «agissements des membres de la délégation marocaine, en ajoutant que les détails de ces faits ont été portés à la connaissance du secrétaire général de l’ONU».
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