S’il y a un diplomate dont le Maroc ne regrettera pas le départ, ce certainement Timothy Morris, ambassadeur du Royaume Uni à Rabat jusqu’à 2012.
Six mois avant son départ, il a eu un entretien très peu tendre avec le ministre délégué marocain Abdelkrim Amrani.
M. Morris a signifié à son interlocuteur que « la véritable question au sujet de la MINURSO n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU ».
Il a précisé que « les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place ».
« Si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ».
Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.
La décision de retirer la confiance à l’envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Christopher Ross « a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général ».
« L’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme étant dure et contreproductive » a-t-il affirmé signalant « qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross ».
L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».
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