Email d’Olivier le Picard à Fayçal Laraïchi et Mourad El Ghoul en date de 18 décembre 2009:
Cher Faycal
A votre retour des Etats-Unis vous trouverez ci-joint une première note qui je l’espère vous aidera dans le debriefing de l’affaire H A
Le tableau récapitulatif joint des retombées de presse appuie notre note ;
Enfin, à cette heure et compte tenu du fait que les médias ont fini semble t il en France de traiter ce sujet , nous avons à toutes fins utiles proposé un draft de communiqué pour monsieur l’Ambassadeur que nous avons
corrigé avec lui-même et le premier conseiller.
Monsieur l’Ambassadeur se place ainsi en interlocuteur privilégié ce we si d’aventure les médias voulaient continuer à traiter le sujet en France
Il nous semble toutefois que compte tenu des vacances et de Noël, il ne faille pas en faire plus en France à ce stade
En revanche nous sommes à votre disposition pour un débriefing approfondi dans les semaines à venir car il est fort à parier que ce type de provocation va se multiplier dans le futur ;
Nous pouvons les parer ensemble
Bien à vous
Olivier
Documents joints:
1) Note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar
A : Faïçal Laraichi
De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer
Le : 18 décembre 2009
Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar
1. Couverture en France
1.1. Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)
1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :
la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;
la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;
la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.
1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.
Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.
Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.
2. Enseignements
Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.
Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.
Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :
d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;
de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;
de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.
La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.
* * *
Draft communiqué en France
En-tête Ambassade
Paris, le 18 décembre 2009
Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain
Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.
Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.
Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.
Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.
Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.
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