La déclaration de politique générale, présenté par le Premier ministre lundi dernier devant l’APN, a donné lieu à de vifs débats.
En effet, contexte politique oblige, il y avait vraiment de la tension. Les députés de l’opposition et leurs pairs de la majorité parlementaire se sont accrochés à maintes reprises et il en a failli de peu pour qu’ils en viennent aux mains.
Avant hier soir, un vif accrochage a opposé des députés de la majorité parlementaire à ceux du RCD. Mouad Bouchareb, le président de l’assemblée, n’a pas su calmer les esprits, loin s’en faut, car ses propos n’ont fait que raviver encore plus la colère des élus du RCD.
Tout a commencé lorsque le député du RCD, Yassine Aissiouane, apris la parole. « J’espère qu’on pourra avoir un peu de calme, nous ne sommes pas dans un poulailler. Les poules, taisez-vous! », a-t-il indiqué à l’adresse des députés de la majorité. Cela a été suffisant pour faire sortir les élus de la majorité de leurs gonds. « Tais-toi ! Tais-toi ! Ferme ta gueule ! » a ajouté le député du RCD à l’adresse des protestataires.
Intervenant, Bouchareb a aussitôt coupé le micro à l’intervenant. C’est alors la grande cohue tant les esprits se sont vraiment échauffés avec des échanges acerbes entre les deux parties et, n’était-ce l’intervention d’autres députés qui se sont interposés entre les deux camps, on aurait probablement assisté à un dérapage, ce qui aurait était une première à l’Assemblée. Le président de la Chambre Basse, qui cumule les bourdes, n’a pas agi dans le sens de l’apaisement en prenant partie pour les députés de son camp politique au lieu de s’élever au dessus de la mêlée.
« Les députés sont respectueux et ce n’est pas à vous de les traiter de poules. Je connais votre cinéma, ça fait 15 ans que je suis avec vous. Je vous connais bien ! », a-t-il lancé à l’adresse des du RCD.
« Tu nous connais et nous vous connaissons. Nous ne sommes des putschistes », lui a alors répliqué le député du RCD qui faisait allusion à la « destitution » de Said Bouhadja.
La veille cet incident une autre altercation a opposé le député Nouredine Aït Hamouda et des députés islamistes. Le fils du colonel Amirouche, qui affectionne la polémique et les joutes oratoires, a défendu la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, victime selon lui d’attaques répétées.
Cette attaque a fait réagir des députés islamistes qui ont, à leur tour, dit leurs vérités au député Aït Hammouda. Le contexte politique dominé par la question de l’élection présidentielle y est certainement pour beaucoup dans la multiplication de ces polémiques
Par : LAKHDARI BRAHIM
Le Midi Libre, 28 février 2019