C’est histoire parmi tant d’autres de trois amis éleveurs qui devant la précarité de leur situation en Tunisie, décident de tenter leurs chances en France, via l’immigration saisonnière légale. En novembre dernier, ils candidatent via l’OFII (Office français de l’immigration et l’intégration) à Tunis pour aller faire les vendanges dans la région d’Angoulême (vignes du célèbre « Cognac ») contre la promesse d’un rémunération mensuelle de 1400 euros ( soit environ 4800,00 DT/mois) plus avantages !
Deux mois après leur arrivée, ils viennent d’assigner en justice leur employeur assistés d’un grand syndicat français. En cause selon eux, le non-respect de leurs conditions de rémunération et des conditions «inhumaines» de travail !
Pour corroborer ces plaintes, le syndicat CGT présente des fiches de paie, allant de 200 à 1000 euros sans justifications. En plus d’une caution versée de 200 euros à leur arrivée pour l’hébergement, les ouvriers tunisiens logent dans des mobile homes payants (240 euros par personne) et disposent d’une voiture, elle aussi payante. Résultat en fin de mois, ils ne touchent qu’entre 200 et 1000 euros pour un travail de 9 heures par jour (6j/7), avec une demi-heure de pause, sans broncher ! Même leur droit légitime à ouvrir un compte bancaire leur est refusé par l’employeur.
Face à la situation, l’un de nos concitoyens entreprend d’aller demander à son employeur pourquoi lui et ses compagnons de labeur n’étaient pas rétribués du salaire minimal garanti par leur contrat et la loi française ! En réponse, l’employeur ulcéré aurait tenu ces propos qu’il nie depuis : « Vous, les Tunisiens, vous êtes tous des terroristes, ici, c’est moi qui fais la loi, c’est la loi de Jean-Luc. »
Aujourd’hui, les trois salariés tunisiens ont été licenciés du jour au lendemain pour motif d’insuffisance professionnelle. Ils errent de foyer en foyer sans un sou, autour d’Angoulême et n’envisagent pas de rentrer en Tunisie sans avoir de quoi garantir quelques mois de répit à leur famille….leur principal objectif en posant les pieds en France.
Samir bouzidi
Source: Allô Bledi