Les mères, sœurs et épouses des détenus politiques rifains ont essayé aujourd’hui de mettre des mots sur ce qu’elles vivent suite au drame et à la tragédie qu’elles endurent.
Vous l’avez tous remarqué : c’est indicible, c’est innommable, c’est difficile à formuler et à formaliser, bien que la langue-mère parfois aidante.
C’est un aspect de la lutte qui résiste quand on tente de la circonscrire, c’est ce quelque chose qui adjoint le souvenir, la mémoire, la souffrance, l’étant et l’être.
Seuls les poètes peuvent dépeindre ces fragments de l’âme digne, sereine et souffrante à la fois.
C’est pour cela que dans une certaine politique, il ne suffit pas, pour être convaincant, de savoir le dire ou de savoir l’écrire, il faut au préalable l’avoir éprouvé.
La souffrance n’est pas un texte ou essai, c’est une expérience qu’on doit avoir éprouvé pour en parler honnêtement.
Les femmes rifaines ce matin à l’université ont quelque chose certes de Tennessee Williams mais surtout beaucoup de choses de Walter Benjamin.
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