Algérie : Un gouvernement sera annoncé aujourd’hui, et après?

Selon des sources généralement bien informées, le Premier ministre est sur le point d’achever la formation de son cabinet, qu’il devrait annoncer aujourd’hui. Jeudi passé, Noureddine Bedoui avait promis, lors de sa conférence de presse qu’il a tenue conjointement avec son adjoint, Ramtane Lamamra, de constituer son gouvernement dans un délai ne devant pas dépasser une semaine mais n’a rien dévoilé sur les personnalités qu’il comptait intégrer dans l’Exécutif, se contentant d’assurer que la priorité sera accordée, suivant les instructions du chef de l’Etat en la matière, aux compétences et aux éléments jeunes.

Selon des indiscrétions recueillies auprès d’activistes, Nouredine Bedoui ne serait qu’un exécutant de directives venant du cabinet « noir ». Selon les mêmes sources, l’ancien ministre de l’Intérieur n’a aucune influence sur les événements ou le choix des hommes.

Son rôle se limite à jouer l’interface. Pressés par les événements qui secouent le pays et le besoin urgent de répondre aux attentes de la population, Bedoui et son adjoint avaient parlé, au départ, d’un gouvernement de «technocrates» mais, très vite, ils ont annoncé leur intention de s’ouvrir aux partis de l’opposition et à la société civile en vue de les y intégrer.

Des informations avaient, entretemps, circulé sur des contacts prévus avec des représentants de la protestation mais, aussi, avec des dirigeants des partis de l’opposition. En l’absence de communication officielle sur cette question, les spéculations vont bon train, alimentant une campagne acharnée sur les réseaux sociaux contre toute participation au futur gouvernement, décrite comme une «trahison» de la lutte du peuple pour son émancipation.

Les représentants du « Hirak » n’étant pas identifiables, pour le moment, il serait hasardeux d’avancer des noms. Mais cela n’a pas empêché certaines sources d’évoquer la sollicitation de Fodil Boumala, d’Abdellali Rezagui ou même de Karim Tabou, quoi que pour ce dernier, l’annonce paraît fantaisiste, eu égard aux positions de l’ancien Premier secrétaire du FFS.

Quoi qu’il en soit, toutes les personnalités qui accepteront de faire partie du nouveau gouvernement, risquent à court terme de « jouer » leur crédibilité. Il est donc attendu que le gouvernement de Bedoui sera rejeté par la majorité des Algériens, qui ne veulent plus entendre parler du pouvoir et de ses propositions.

M.M

L’Est Républicain, 17 mars 2019

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