Mourad Boukhelifa
C’est tout à fait le contraire qu’inspire le pouvoir Algérien et la plupart des dirigeants. Ces deux paramètres vont ensemble et ne peuvent s’exclure car si vous pouvez inspirer la confiance et non pas la réussite on se détache de vous rapidement et si la réussite est dans votre parcours et dans votre chance et que vous n’inspirez pas la confiance alors attendez vous qu’un jour on vous débarque à défaut de vous embarquer. La confiance impose la vérité et la réussite a besoin de morale. Quand on inspire la confiance la porte vous est ouverte, la cause est acquise. La réussite suivra très souvent. Mais la réussite ne s’obtient pas seulement grâce à la confiance. Elle s’obtient quand on sait déléguer, qu’on arrive à rassembler, à motiver et mobiliser.
Pour se mobiliser les gens ont besoin d’être motivés et d’avoir des objectifs réalisables, motivants et mesurables. Il ne suffit pas de crier à haute voix comme le font les populistes de tous bord qui très souvent finissent par détruire leur pays à l’instar d’Hitler et Mussolini ou comme l’ont fait certains qui nous ont entraîné vers la décennie noire ou d’autres encore présents, dans des chaines de télévision grotesques à l’instar d’Ennahar, qui se ridiculisent en criant à tue tête des paroles d’un autre âge à des jeunes connectés dans des réseaux sociaux libérateurs loin de ce cirque fixe qui n’en finit pas de nous ramener des grossièretés que même un zoo ne pourra pas accepter.
La réussite c’est des programmes censés, qui sont discutés, débattus, approuvés, adoptés, partagés avec des gens qui les étudient, les mettent en oeuvre comme dans un algorithme informatique. Ce n’est pas du copie-collé ou le ciseau et la colle remplace Ctrl C et Ctrl V avec comme possibilité de commenter, de souligner, de corriger et de proposer des versions qui vont crescendo vers le parfait, l’utile, le suffisant, le nécessaire et surtout le praticable et bien sûr le maîtrisable.
La confiance et la réussite fonctionnent avec des mots mais aussi avec des concepts. Ne dit-on pas que “gouverner c’est rétablir le sens des mots ?” Démocratie, peuple, stabilité. Au delà, ces mots sont aussi des concepts parce qu’ils sont consistants et qu’ils ont une intensité particulière, alors que pour le pouvoir c’est simplement des mots et des mots qui ne se conjuguent jamais.
Démocratie, ce n’est pas simplement de l’expression c’est surtout une organisation de la vie à partir de règles juridiques précises soutenues par des procédures claires qui permettent à chacun d’assumer ses droits et ses obligations sans référer à un réseau ou à une appartenance familiale, régionale ou de pouvoir.
L’exception confirme la règle c’est vrai et c’est pour cela que nous avons crée la jurisprudence. La règle doit être le dénominateur commun à tous avec les mêmes conditions d’accès pour tous. Quand la règle est juste alors que dans notre pays la règle n’est que l’élément de mise à niveau d’un fait contestable et contesté, qui rend la règle inopérante, inexploitable et non applicable.
Lorsque certaines personnes de l’opposition parlent de rétablir l’indépendance de la justice, il ne faut croire que c’est ça qui fait défaut c’est plutôt parce qu’il y a des dysfonctionnements, des errances et des manquements, quand il ne s’agit pas de procédés rusés dans la loi. Une loi a pour objectif de créer la cohésion et la sérénité dans la société et non de permettre à quelqu’un ou quelques uns de bénéficier de ces dysfonctionnements.
Dans la santé, par exemple, deux ex premiers ministres et deux ex ministres se sont arrangés pour imposer à plus de 200 hôpitaux un logiciel de comptabilité pour un montant qui donne le vertige et cela de gré à gré avec la complicité d’un expert comptable qui a donné sa bénédiction pour “quelques dollars de plus”. La société (SARL à 1000 Euros ) créée par deux personnes à Vincli, quelque part en France, a même eu droit à un décret particulier imposant à tous les hôpitaux d’appliquer ce système. Un décret signé par Sellal en 2014, soutenu par le ministre Boudiaf sous l’œil amusé du Directeur de cabinet Ouyahia, maître d’oeuvre de l’opération entamée en 2008 alors qu’il était ministre.
Si ce n’était que l’argent qu’on a perdu dans cette opération d’”enfoirés” ça pourrait passer mais c’est pire que ça. Gaid Salah passe son temps à nous parler de stabilité, mais il ne sait pas que la guerre d’aujourd’hui passe par la clé USB et le mail. Les fichiers contenant la liste des employés, médecins et infirmiers, stocks de médicaments, équipements spécialisés ont tous rejoint les ordinateurs de cette société dirigée par un Algéro-Canadien et cela Mr Gaid Salah ne le sait pas lui qui approuvé la mise à mort du DRS.
Imaginons un instant que le Canada puisse disposer de ce fichier de médecins de diverses disciplines et de divers niveaux et que le Canada envoie des visas à ces médecins à leur adresse personnelle puisque dans ces fichiers se trouve aussi l’adresse, qu’arrivera-t-il demain ? Pourra-t-il nous protéger de ce désastre avec ses avions et ses chars quand les médecins seront tous partis et que les hôpitaux se retrouveront vidés de leur sang avec comme clients des zombies qui errent comme dans “Triller” de Michael Jackson.
Que dire alors du peuple ? Bien sûr ce n’est pas la somme des parties et si c’était cela ça aurait été simple pour Ouyahia. Malheureusement c’est plus que ça. C’est un vomissement d’abord et une vision ensuite. Un vomissement car nous avons été abusé, par abus de confiance. En plus vous n’avez pas réussi là ou d’autres pays plus petits dominent le monde et jouent à égalité avec ceux qui les dominaient.
Enfin que voulez vous qu’on vous dise maintenant, sûr que vous ne savez pas encore travailler. Anticonstitutionnel, deux premiers ministres et des affaires étrangères pour seul rempart. Des vieux en face de jeunes. Même si on perd, on a gagné car chez nous la confiance s’est installée de nouveau. Il nous reste la réussite de notre projet. Allez oust DÉGAGEZ.
Algérie Network, 16 mars 2019
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