L’acharnement sur les rifains est tel que le pouvoir marocain n’a pas hésité à mettre en prison toute une famille, en l’occurence les frères Benaissa.
Ci-joint le récit de leur mère, malheureuse mais battante !
« Elle s’est levée de bon matin pour se préparer à rendre visite à ses trois fils, détenus dans la prison locale d’Al Hoceima, pensant à tout ce qu’elle va emporter avec elle, y compris la nourriture et objets divers. Elle a pétri le pain traditionnel, allumé le four traditionnel (Tayennurt). Dès que c’était prêt, elle a tout emballé. Elle tenait à gâter ses trois enfants, comme elle avait l’habitude de le faire jusque-là, lors de chacune de ses visites, tous les vendredis. Elle s’est mise en route.
Pour ne pas être en retard, et arriver à temps, elle a pris le premier taxi. De Boukidarne à Al Hoceima. Le taxi l’a déposée à la gare de Cala Bonita. Là, elle s’est rendu à pieds à la prison.
Sur place, elle s’est mise à patienter. Un surveillant pénitencier, qui la connaît, lui a annoncé que ses trois fils avaient été transférés à la prison locale de TAOUNATE. Un autre surveillant lui avait annoncé seulement un de ses fils avait été transféré à OUAZZANE.
Assommée par cette nouvelle, elle qui s’impatientait de revoir ses enfants, déçue, choquée, d’autant plus qu’elle n’a pas été prévenue.
Aussitôt arrivée, elle est déjà sur le départ, et dans ses mains les mêmes affaires, assez pesantes. Les images de ses enfants ne la quittaient pas. Préoccupée d’identifier là où ses enfants ont été transférés. Comment elle pourra s’y prendre, la semaine prochaine ? Comment elle demandera son chemin et se procurer les frais de transport et s’il s’avère vrai qu’ils sont répartis sur plusieurs prisons ? Comment elle pourra tenir ses engagements assumés jusque-là à Al Hoceima ?
Assaillie de questions, elle a demandé autour d’elle, à la recherche des réponses à ses questions. Elle est rentrée chez elle, sans pouvoir voir ses propres enfants en prison, emportant avec elle sa déception, regrettant de devoir annoncer la mauvaise nouvelle à leur pauvre père, resté à la maison, et au reste de ses autres enfants. Pour elle, c’était certain, les jours à venir allaient Rif Watchêtre plus difficiles et misérables.
Récit d’une histoire vraie, vécue par la mère de détenus politiques rifains, Brahim BENAISSA et ses frères Hakim et Jamal. C’est arrivé le 18 janvier 2019″
Trad. de l’arabe par Rachid OUFKIR
Source : Rif Watch
Tags : Maroc, Rif, Hirak, Famille Benaissa,