– Comme je l’écrivais dans mon rapport précédent (S/2018/889, par. 55 à 57), les interprétations divergentes qu’ont les parties du mandat de la MINURSO continuent de poser un problème majeur aux opérations de la Mission et sont souvent à l’origine de critiques virulentes et systématiques de ses activités.
– Comme conséquence de l’une de ces interprétations, la MINURSO n’a pas accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, ce qui continue de limiter sa capacité d’évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental, à des fins d’analyse ou de sécurité, et donc de s’acquitter de cette partie de son mandat qui consiste à prêter assistance à mon Envoyé personnel. Ces restrictions n’ont fait que s’aggraver pendant la période considérée, et ceci alors même que mon Envoyé personnel demandait à mon Représentant spécial de l’aider à maintenir des contacts avec certains interlocuteurs locaux. Cette demande a conduit le Maroc à s’y opposer à nouveau catégoriquement, au motif que ces contacts seraient incompatibles avec le mandat de la Mission.
– En outre, l’image d’impartialité de la Mission est compromise par le fait que le Maroc continue d’imposer aux véhicules de la MINURSO de porter des plaques d’immatriculation marocaines à l’ouest du mur de sable (ibid., par. 56), contrairement à l’accord de principe conclu avec le Gouvernement marocain en 2015.
– La menace que constituent les groupes terroristes et la criminalité organisée au Sahel continue de poser de graves problèmes de sécurité, surtout dans les espaces désertiques à l’est du mur de sable, en particulier pour les patrouilles terrestres et les convois de ravitaillement de la Mission. La MINURSO est pleinement convaincue de la volonté du Front POLISARIO de protéger ses bases d’opérations statiques, mais la menace extrémiste en provenance d’autres points du Sahel n’en demeure pas moins préoccupante de par sa nature même.
Source : Rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental
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