J’entends et je lis certains politiques de « l’opposition », intellectuels et journalistes s’offusquer du fait que le Pouvoir algérien n’ait toujours pas répondu favorablement à l’appel du roi du Maroc Mohamed VI à l’Algérie d’ouvrir un dialogue bilatéral.
Cet appel lancé le 6 novembre dernier, jour anniversaire de la marche dite verte qui a marqué le début, il y a quarante-trois ans, de l’occupation du Sahara occidental, a non seulement un vice de forme, mais constitue une provocation.
Les autorités algériennes ont parfaitement raison de l’avoir ignoré, sachant pertinemment que le Maroc a toujours utilisé un double langage et la ruse. L’accord secret de partage du Sahara occidental de 1974 suffirait à lui seul pour être très méfiant et très prudent, d’autant que l’affaire du Sahara occidental concerne le Maroc et le Front Polisario, et eux seuls depuis que la Mauritanie a renoncé en 1979 à la partie sud qu’elle occupait en vertu de l’accord secret de partage conclu avec Rabat.
Un dialogue franc et sincère ne pourrait s’ouvrir entre l’Algérie et le Maroc seulement lorsque ce dernier aura totalement et définitivement abandonné ses revendications de terres algériennes et accepter, comme l’exige de très nombreuses résolutions de l’ONU et de l’Union africaine, le principe de l’autodétermination du peuple sahraoui.
Brahim Younessi, 12/11/2018
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