Tout est parti d’un tweet de Georges Malbrunot, grand reporter du Figaro. Il relaie une source diplomatique qui avance que les services de renseignement russes ont averti leurs homologues français que Moscou ne souhaitait pas d’ingérence des Français dans les changements politiques en cours en Algérie. Sputnik France a tenté d’en savoir plus.
«Un confidentiel du Figaro nous apprend que les services de renseignements russes ont transmis le message suivant à leurs homologues français. “On ne veut pas d’une ingérence française dans le choix du nouveau régime algérien».
Ce tweet daté du 9 avril a pour auteur Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro. Le journaliste cite cette information qui aurait pour source un diplomate français. Ce dernier assure que les services secrets russes ont averti la France qu’ils ne souhaitaient aucune intervention de Paris visant à influencer le changement politique en cours en Algérie.
«Les services français ont répondu oui oui, mais ils n’ont tiendront pas compte, l’Algérie, c’est trop important pour nous», aurait ajouté le diplomate.
Alain Rodier, ancien officier supérieur des services de renseignement extérieurs et directeur de recherche au sein du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) a livré son analyse à Sputnik France. Selon lui, il n’y a rien d’étonnant à ce que les services russes parlent avec leurs homologues français: «Je rappelle que nous avons des relations diplomatiques avec la Russie.
À ma connaissance, les ambassades respectives sont toujours actives dans les deux pays. Le rôle des services de renseignement est aussi de maintenir des contacts avec leurs homologues étrangers sur des sujets d’intérêt commun, comme la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé. Tout ceci se fait a priori, en dehors de considérations géopolitiques et entre professionnels.» Ce qui surprend plus l’ancien officier de renseignement, c’est la méthode:
«Que les services russes aient dit aux services français de ne pas s’ingérer dans le changement de pouvoir en Algérie et que cette information sorte m’étonne. La première raison est que ce type d’échanges entre services doit rester secret. Un diplomate français aurait eu vent d’échanges entre les services russes et français. Or, à ma connaissance, les diplomates français n’ont pas accès à ce type d’échange. J’appelle donc à la prudence quant à cette source.»
Sputnik France a contacté le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. Ce dernier n’avait toujours pas donné suite à nos demandes de réaction au moment de la publication de cet article. Nous avons également sollicité les autorités russes afin de connaître leur point de vue et attendons leur retour.
Echourouk Online, 12 avr 2019
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