La justice des Pays Bas et de la Belgique s’est opposé à la déportation au Maroc d’anciens terroristes qui ont purgé leur peines parce qu’au Maroc ils risquent d’être torturés et les condamnations de la justice marocaine sont basées sur des confessions obtenues par la force.
C’est un fait connu, le système judiciaire marocain souffre de manque d’indépendance et continue d’être un obstacle face aux efforts de réforme et développement du pays. Les juges n’ont pas la moindre indépendance du Ministère de Justice, et les responsables du ministère utilisent l’intervention directe, les expectatives dans la carrière et la pression politique pour influer sur les décisions. Il est souvent manipulé par le pouvoir à des fins politiques et géopolitiques. Si dans certains pays, le pouvoir utilise l’armée ou la police pour contrôler les politiques, au Maroc, il utilise le système judiciaire. C’était le cas dans le dernier procès des activistes rifains qui ont pris des peines de 20 ans pour avoir revendiqué un hôpital d’oncologie et une université dans la ville d’Al Hoceima.
Les machinations politiques et mises en scène visaient les politiques et journalistes en particulier. Des enjeux géo-politiques ont poussé le pouvoir marocain à ajouter une nouvelle victime : des ressortissants européens.
Dans le cadre de l’instrumentalisation de la menace terroriste, deux ressortissants suisses ont été emprisonnés. L’un d’eux vient d’être condamné à 10 ans de prison sur la base d’un récit qui n’est accompagné d’aucune preuve matérielle.
Le jeune suisse, Nicholas P., va passer 10 ans de prison dans des conditions épouvantables : mauvaise nourriture, hygiène précaire, au milieu de dangereux criminels… pour la simple raison d’avoir été lâché par son pays natal, la Suisse.
Ce jeune n’a rien fait. Par conséquent, sa place n’est pas en prison au Maroc. Dix ans de prison risquent de ramollir son cerveau, détruire à jamais sa vie, écraser son moral et périr sous l’effet de la dépression et l’angoisse, et finira, probablement, par se donner la mort.
Son pays d’origine doit exiger la vision de son dossier et l’évaluation des preuves qui ont conduit à sa condamnation. C’est la moindre des choses.
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