« Mémoire d’un soldat marocain » est un livre paru en 2014. Son auteur, Abdelilah Issou est un ancien officier de l’armée marocaine né à Tétouan, au nord du Maroc en 1965. Lauréat de l’académie royale militaire de Meknès, il a participé à la guerre du Sahara de 1988 jusqu’au cessez-le-feu de 1991. Il abandonné l’armée et le territoire marocain pour se réfugier en Espagne où il réside depuis 2002 comme exilé politique.
Il fait partie des officiers des FAR marocaines qui ont décidé de dénoncer l’implication du haut commandement de l’armée et du palais dans le narcotrafic, des contacts qu’il a maintenus avec la représentation diplomatique espagnole au Maroc, de l’affaires des « Officiers Libres Marocains ». de sa fuite en Espagne, de la traque et du harcèlement des services spéciaux marocains et de la tentative d’enlèvement dont il a été victime à Madrid en 10ût 2010.
Il évoque aussi le sujet tabout numéro un au Maroc, à savoir l’homosexualité pr´esumée du roi Mohammed VI, et l’assassinat de l’un de ses présumés amants par les services de Hassan II …
En effet, Issou pointe du doigt non seulement les sales affaires du tout-puissant général Bennani mais aussi les préférences sexuelles du roi Mohammed VI. Il a rédigé à l’attention des services de sécurité de l’armée un rapport sur les tendances sexuelles du monarque marocain et ses flirts avec Abderrahmane Alaoui, Bihmane pour ses intimes, qui était un de ses copains de classe de l’auteur à l’Académie Militaire Royal.
Bihmane, meilleur ami de Mohamed VI, était le « petit-fils d’un esclave noir qui avait servi dans le palais ». Les descendants de ces esclaves vivent encore dans uns situation de demi-esclavage dans la ville de Touarga, une mairie au statu spécial qui fait partie de la Préfecture de Rabat.
Bihmane était ami et compagnon de jeu du jeune prince, il devint plus tard l’un de ses confidents et compagnon des sorties nocturnes … mais rien de tout cela ne se trouve dans les annales officielles, « étant donné la relation embarrassante pour le palais », selon Issou .
Selon Issou, les badinages de Mohamed VI avec Bihmane étaient bien connus des classes supérieures du Maroc: « Pendant longtemps, cela a été un secret de Polichinelle au Maroc ». Dans la haute société marocaine, on en parlait ouvertement lors du règne de Hassan II. « Ils étaient conscients qu’ils allaient avoir affaire à un Commandeur Des Croyants atypique, un fait inédit au Maroc, éctit Issou. D’ailleurs, le monarque et son ami ont effectué de nombreux voyages dans des pays tels que le Brésil ou Saint-Domingue.
Pour comprendre la gravité de ces affirmations, il faut tenir compte des répercussions d’une telle nouvelle sur la foi de son peuple. Le roi du Maroc est considéré comme le Commandeur des Croyants, leader religieux dans son pays.
En dépit de cela, la main d’Issou est loin de trembler lorsqu’il imprime ces mystérieuses révélations sur une feuille. « Après son intronisation, Mohammed VI a poursuivi ses échappées à des lieux comme l’Amérique du Sud (Brésil, Saint Domingue…) et les rumeurs persistantes sur l’addiction du roi… ».
Ses deux mariages
Mohamed VI a accédé au trône en 1999, quelques heures seulement après la mort de son père, Hassan II. Une des conditions pour accéder au trône, selon la loi du trône, était de se marier. En raison de cela, une cérémonie urgente et intime a eu lieu afin que le prince de l’époque, âgé de 34 ans déjà, épouse une femme berbère d’origine sahraouie répond au nom d’Amina. L’idée était de projecter une image d’unité du pays, de ses territoires et de ses tribus. Néanmoins, avant l’incapacité d’Amina à lui donner sa progéniture, le souverain s’est remarié en 2002.
L’élue était la belle Lalla Salma, une femme de 24 ans aux cheveux roux qui est devenue l’une des reines les plus élégantes des événements internationaux. Moderne selon les normes marocaines et ouverte, son arrivée à la cour marque un avant et un après dans les coutumes rigides du palais. En fait, Salma est devenue la première épouse d’un souverain marocain à qui un titre royal a été attribué et qui s’est présentée sans voile.
Ce détail n’était pas le seul dans lequel Mohamed VI s’est révélé être un souverain différent de ses prédécesseurs. L’une de ses premières décisions en tant que souverain fut de dissoudre le harem royal, symbole historique du pays. Toutes les concubines de son père, le regretté Hassan II, ont dû quitter le palais et ont été relogées ailleurs.
Dans les mémoires d’un soldat marocain, Issou ne fait aucune référence à la princesse Salma et au mariage de Mohamed VI, qui n’a pas tardé à avoir des enfants (en 2003, un an seulement après leur mariage, le prince héritier Moulay Hassan était né et en 2007 Princesse Lalla Khadija). Cependant, il parle de la fin de l’ami intime du roi, Abderrahmane Alaoui.
Selon son récit, en 1995, tous les deux se sont retrouvés à Tanger, où Alaoui avait été affecté à la gendarmerie. Un soir, ils ont partagé quelques verres et ont discuté dans un bistro de la ville. Au fur et à mesure que la nuit avançait, l’alcool commençait à faire son effet et sa langue se déliait. « Il m’a laissé comprendre que sa relation avec son grand ami n’était plus aussi bonne et que c’était en raison de certains rapports confidentiels, dont il n’a pas expliqué la nature, que le ministre de l’Intérieur de l’époque, le tout-puissant Driss Basri, avait présenté au roi Hassan II. Quelques heures plus tard, son chauffeur est venu nous chercher et ils m’ont laissé, de passage, dans le phare de Malabata. Je ne l’ai plus revu ».
Fin mystérieuse
La version officielle des événements dit qu’Aloui a été tué dans un accident de la route entre les villes de Rabat et de Kénitra. Issou est cependant convaincu qu ‘ »Abderrahmane a été éliminé par les services spéciaux de Hassan II qui, sentant sa fin proche et, vu le risque que cette question constituerait pour le trône une fois que Mohamed VI aurait été couronné, a donné l’ordre de le faire disparaître ».
Ce n’est pas la première fois qu’un livre parle des rumeurs sur l’orientation sexuelle de Mohamed VI. Dans « Mohamed VI., le prince qui ne voulait pas être roi » (Editorial La Catarata, 2009), le journaliste espagnol Ferrán Sales, ancien correspondant à Rabat, fait également brièvement allusion à ces soupçons qui ont entouré le fils de Hassan II. Cependant, le fait que les informations proviennent d’un responsable formé à l’Académie royale militaire de Mekinez est un plus non négligeable. Selon le journaliste Ignacio Cembrero, Issou, qui a travaillé comme espion espagnol, a dû se réfugier à Ceuta en 2000 avec de faux documents et a échappé en 2010 à une tentative de la part de certains de ses compatriotes de l’enlever à son domicile à Madrid.
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