Contrairement à ce qui a été soufflé aux organes de presse du Makhzen par le MAE marocain, Les états-Unis n’ont pas proposé un mécanisme pour la défense des droits de l’Homme au Sahara occidental dans le cadre du renouvellement du mandat de la Minurso, selon des diplomates à l’ONU.
C’est en réalité, un exercice de désinformation préméditée du Maroc pour s’attribuer des victoires diplomatiques imaginaires , après l’ échec d’une tournée diplomatique visant à dénaturer la réalité du conflit au Sahara occidental .
Il s’agit d’une manipulation destinée à donner l’impression que la diplomatie marocaine a réussi à contrer la proposition américaine en l’expurgeant du projet de résolution qui sera adopté par le Conseil de sécurité, alors que la délégation des états-Unis à l’ONU n’a suggéré aucun mécanisme pour la protection des droits de dans les territoires sahraouis occupés. Pour rappel, des sites marocains, citant des sources diplomatiques à New York, avancent que des négociations intenses sont menées par la délégation marocaine à l’ONU, pour contourner le »mécanisme réclamé par Washington « .
Les mêmes sites évoquent « la promotion de certaines idées et projets improductifs se rapportant à l’avenir de la Minurso », qui a été exposée par le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d’un Conseil du gouvernement sur la question du Sahara occidental.
C’est de l’agitation destinée beaucoup plus à rassurer le front interne marocain sur les capacités de la diplomatie marocaine à contrer les propositions de l’administration américaine et de la Maison Blanche.
La première discussion sur le projet de résolution a eu lieu hier lundi, au niveau du groupe des amis du Sahara occidental qui inclut les états-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, l’Espagne et la France.
Le texte subira fort probablement quelques modifications après la réunion du groupe d’amis du Sahara occidental, mais jusqu’ ici aucune nouvelle version du projet n’a été révélée, précise-ton à l’ONU.
En 2013, les États-Unis ont demandé que le mandat de la mission onusienne soit étendu à la surveillance des droits de l’Homme, une initiative qui avait, alors fait peur à Rabat et Paris à la fois.
Pour ce qui est de la résolution en discussion, le Conseil de sécurité a de nouveau suggéré de proroger le mandat de la Minurso de six mois, réaffirmant la nécessité pour la mission onusienne de soutenir l’émissaire Horst Kohler dans ses efforts pour parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental.
Au-delà de la durée de prorogation, retenue par les états-Unis pour mettre la pression afin de poursuivre les négociations, la première mouture du projet de résolution sur la Minurso, insiste sur la nécessité de conforter Horst Kohler dans sa mission de médiation.
La reconnaissance par le Conseil de sécurité « du rôle important » de la Minurso dans l’accompagnement du médiateur onusien, vient en guise de rappel au Maroc qui continue d’entraver la liberté de mouvement de Horst Köhler.
La mission onusienne a été empêchée de « s’acquitter de cette partie de son mandat qui consiste à prêter assistance à mon envoyé personnel », avait déploré le SG de l’ONU dans le nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental. L’émissaire onusien n’a pas pu accéder aux interlocuteurs sahraouis dans les territoires occupés, « ce qui continue de limiter sa capacité d’évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental à des fins d’analyse ou de sécurité », avait-il relevé dans ce document.
Le projet de résolution demande des mesures concrètes pour permettre au personnel onusien d’accéder immédiatement à tous les interlocuteurs sahraouis conformément aux accords existants.
Le Conseil de sécurité a, par ailleurs, exprimé sa préoccupation face aux violations des accords de cessez-le-feu, appelant les parties à mettre en œuvre leurs engagements envers l’envoyé personnel et à s’abstenir de toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l’ONU ou encore de déstabiliser la situation au Sahara occidental.
Si le Conseil de sécurité ne cite pas nommément le Maroc en évoquant ces violations, son appel s’adresse exclusivement aux autorités marocaines, désignées par le nouveau rapport du secrétaire général comme étant la partie qui a commis « une violation majeure » de l’accord militaire N 1, confie une source diplomatique à New York.
L’ONU a exigé le démantèlement d’un nouveau mur de sable érigé par le Maroc près du territoire occupé de Mahbes ainsi que tous les postes militaires déployés illégalement dans les zones restreintes qui sont soumises à plusieurs restrictions, relatives aux activités et au renforcement des infrastructures militaires. Pour éviter une condamnation du Conseil de sécurité, le Maroc a informé récemment l’instance onusienne qu’il mettait fin à l’opérationnalisation de la nouvelle barrière de sable construite près de Mahbes, précise la même source.
Dans ce premier projet, le Conseil reconnait que le statu quo au Sahara occidental « n’est pas acceptable », notant que « l’avancement des négociations est essentiel pour améliorer la qualité de vie des sahraouis sous tous ses aspects ». L’instance suprême des Nations unies réaffirme « sa détermination à aider les parties à trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Les États-Unis porte-plumes des résolutions sur le Sahara occidental souhaitent faire adopter le texte par consensus, selon d’autres sources proches du dossier. La dernière résolution du Conseil de sécurité sur la Minurso a été adoptée en octobre dernier à l’issue d’un vote de 12 voix contre trois abstentions (la Russie, la Bolivie et l’Ethiopie).
M. Bendib
Source: Le Courrier d’Algérie
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