En ces temps d’incertitudes politiques, il serait certainement malvenu de parler de consommation. Mais, il n’échappe à personne que nous sommes à quelques jours seulement du mois du Ramadhan où la consommation des ménages prend des allures particulières. Entendons-nous d’abord sur le fait que ce mois est celui de la piété et de la surconsommation. Cela peut paraître contradictoire. D’ailleurs, tous les Algériens abordent cette question avec la lucidité qu’il faut en rappelant les vertus spirituelles du mois sacré. Il relève également l’ «art de la table» des Algériens en cette période de l’année. Mais les circonstances de ces deux derniers mois pourraient faire pencher la balance vers la sagesse, compte tenu, le contexte politique et sociale de l’heure.
Il faut reconnaitre, cependant, que le discours des religieux, très largement relayé par les médias et «radio trottoir», n’a pas de prise sur le comportement des Algériens. Ces derniers qui font la queue devant les étals de marché avant l’Adhane, déroulent chez-eux, des tables garnies à l’Iftar et «investissement» les mosquées, dans le respect de la pure tradition. Cela ne les empêchera pas de fréquenter, jusqu’à tard dans la nuit, à apprécier, pour certains, des récitals musicaux. En sera-t-il de même, cette année ou le mouvement populaire imprimera-t-il ce mois sacré ?
En tout cas, force est de constater qu’il y’ a donc dans l’attitude de l’Algérien vis-à-vis du Ramadhan une part festive, une autre spirituelle et bien entendu, une dimension consommation. Faisons de ce mois sacré une belle occasion pour donner à la spiritualité, essentielle dans toute religion, une dimension, disons humainement acceptable. Y ajouterons-nous la politique?
Difficile de répondre à cette question, mais il est jusque là constaté que la société répond aux extrémistes de tout bord et élève le Ramadhan à un niveau hautement culturel. De sorte à procurer un réel plaisir aux musulmans et créer une fascination positive auprès des nons musulmans. Combien de Français, Américains, Japonais ou autres ont découvert le « vrai » Ramadhan ici en Algérie. L’Algérien qui met en avant sa grande tolérance envers les étrangers, parle de ce mois sacré avec une telle intensité que ses interlocuteurs tentent l’expérience du jeûne, juste pour sentir ce que l’Algérien dit avec ses mots à lui.
Par Nabil.G
Source: Ouest Tribune, 1er mai 2019
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