Le Kassaman ou Qasaman (arabe : قَسَمًا, « nous jurons » ; berbère : Tagallit, « le serment ») est l’hymne nationalde l’Algérie. Ses paroles ont été écrites par le poète nationaliste Moufdi Zakaria.
Moufdi Zakaria, militant nationaliste pendant la guerre d’Algérie, est approché en 1955 par Rebah Lakhdar à la demande d’Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda, qui lui demandent d’écrire un hymne national. Zakaria propose très vite un poème, Fach’hadou (« Témoignez-en ! »), qu’il aurait, selon une version répandue, écrit avec son sang sur les murs de la cellule 69 de la prison Barberousse, le 25 avril 1955 ; celui-ci est immédiatement adopté, puis renommé Kassaman (« Nous jurons ! »).
La première composition musicale de l’hymne est écrite par l’Algérien Mohamed Touri, à Alger. Cette composition n’étant pas jugée satisfaisante, on demande alors au Tunisien Mohamed Triki de composer la musique, avec l’aide d’une chorale algérienne, à Tunis. Son résultat n’ayant lui aussi pas été retenu, on demande finalement à Mohamed Fawzi, compositeur égyptien, d’écrire la partition musicale de l’hymne. Cette dernière composition reste, aujourd’hui, la musique de l’hymne algérien.
Kassaman a été officiellement adopté comme hymne national peu après l’indépendance de l’Algérie, en 1963.
Moufdi Zakaria était très attaché à l’unité du Maghreb sur la base de l’Islam, de la berbérité et de l’arabité au delà de tous les clivages aussi bien national que religieux.
En plus de cette volonté d’unir le Maghreb face à l’impérialisme militaire, politique, économique et culturel de la France; il a aussi manifesté les liens qui lie le Maghreb au Proche et Moyen Orient, et la nécessité de ne jamais l’oublier: « Notre patrie est l ‘Afrique du Nord, patrie indissociable de l‘Orient arabe dont nous partageons les joies et les peines, les ardeurs et la quiétude. Nous unissent à lui, pour l’éternité, les liens de la langue, de l’arabisme et de l’Islam ».
La version définitive du chant révolutionnaire algérien « Qassaman » en 1957 aura été une belle démonstration de cette union du Machrek et du Maghreb avec une musique composée par l’égyptien Mohamed Fawzi le tout enregistré dans un studio tunisien.
Par les foudres qui anéantissent,
Par les flots de sang pure et sans tache,
Par les drapeaux flottants qui flottent
Sur les hauts djebel orgueilleux et fiers,
Nous jurons nous être révoltés pour vivre ou pour mourir,
Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie !
Refrain : Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !
Nous sommes des soldats pour la justice, révoltés,
Et pour notre indépendance nous avons engagé le combat,
Nous n’avons obéi à nulle injonction en nous soulevant.
Le bruit de la poudre a été notre mesure
Et le crépitement des mitrailleuse notre chant favori.
Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie !
Refrain : Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !
Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l’avons clos comme on ferme un livre
Ô France ! voici venu le jour où il faut rendre des comptes!
Prépare toi ! Voici notre réponse!
Le verdict, notre Révolution le rendra
Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie !
Refrain : Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !
Sur nos héros nous bâtirons une gloire
Et sur nos corps nous monterons à l’immortalité,
Sur nos âmes, nous construirons une armée
Et de notre espoir nous lèverons l’étendard.
Front de la Libération, nous t’avons prêté serment
Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie !
Refrain : Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !
Le cri de la patrie monte des champs de bataille.
Écoutez-le et répondez à l’appel.
Écrivez-le dans le sang des martyrs
Et dictez-le aux générations futures.
Nous t’avons donné la main, ô gloire,
Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie !
Refrain : Témoignez ! Témoignez ! Témoignez !