Par Ahsene Saaid – 6 mai 2019
S’agit-il d’une reconfiguration du processus ou les prémisses d’un vrai changement après presque un trimestre passé depuis la nouvelle année?.
Il semble que le Sahara occidental passe à un niveau plus imposant à la communauté international en obligeant une remise en jeu pour une vraie partie d’échec stratégiquement liée à la tactique. En effet les Etats Unis d’Amérique viennent de décider la mise à niveau du « globale » déjà en jeu dans la doctrine de Barak Obama depuis 2008!
Nous venons d’assister à travers ce qui vient d’être esquissé au dernier Conseil de Sécurité à l’ONU à une remise en ordre prônée par les USA du tout Onusien à propos de la problématique Sahara occidental… Au fait il s’agit d’une reprise du jeu sur l’échiquier nord africain.
En tout cas le système ONUsien se met au diapason international dans cette affaire Sahraouie devenue internationale, d’où la nécessité de la remise en cause de la présence de la MINURSO, notamment dans le domaine sécuritaire. A ce propos le rapport dans sa revendication du retour des personnels de la MINURSO expulsés par le Maroc n’est pas une simple expression dans le déontologique….
En résumé il faut noter qu’il y a là un adoubement très significatif et en clair comme noir sur blanc, mais il garde toujours l’intelligence du dogme stratégie Obama dans sa modalité du discret. Et n’oublions pas que Mr B.Obama aime les longues passes vers le panier basket-ball.
Raison pour laquelle la Russie a opté la neutralité dans le même esprit de discrétion. Ainsi le cavalier russe entre en jeu sans s’occuper des ognons des autres tout en faisant le présent dans l’absence ou l’abstention de vote car ; il s’agit d’un nord africain où la mémoire Poutine garde de beaux souvenirs en Lybie assez colorés de malin anglo-saxon. Toutefois il ne cache pas qu’il reste ouvert au démocrate et intellectuel Barak Obama. Mr V. Poutine pratique l’affut. C’est aussi du Judoka !
Un vrai jeu au rythme de « l’approche intelligente, légère …»mais qui ne demeurera pas indirecte !
La question est donc de savoir quelle est la suite et comment la formuler ?
Deux variables se dessinent déjà en termes de jeu d’échec : – L’une suppose le petit roque – L’autre le grand roque
Dans l’immédiat il semble aller de soit que les deux puissances se mettront facilement au diapason de la symphonie probable assez percussionniste et donc sur la nature du jeu, surtout que le royaume du Maroc s’est reconfirmé dans sa position en stipulant que le rapport 2285 est un revers pour toutes les manœuvres du secrétariat des nations unies !
En vérité le rapport exprime clairement que les cadres de la MINURSO devront revenir pour continuer leur mission dont la matrice est l’organisation du référendum de l’autodétermination que le Maroc continu à méjuger !! Ceci a été même suivie de « sinon…etc ». Une menace bien embellie.
Assez percussionniste ! Oui, et encore à l’ image positive (prônée par B. Obama depuis son arrivée au pouvoir en 2008 avec les enjeux d’une meilleure interaction et coopération avec les autres acteurs présents au Sahel, notamment la France qui a choisi le clan des états unis en votant « oui » au rapport 2285 le vendredi 2016-04-30, sauf que « l’indirecte » n’aura plus raison d’être après l’entêtement de la diplomatie marocaine déjà en névrose et mal être.
Mais en général, les événements ne sont plus au discours de la politique étrangère de Barack Obama à l’Académie militaire de Westpoint en mai 2014.
Peut être l’exclusivité et la transversalité ne peuvent pas se conjuguer là où certains partenaires nord africains ingrats font la tête car trop gâtés. C’est la même remarque faite à propos des pays du Golf où l’incapacité de changement dans la démocratie…a été soulignée.
En fin à tous cela s’ajoute aussi à l’incapacité de la France de faire face à la complexité des défis du Sahel, et en méditerranéenne … C’est ainsi que les États-Unis entre une seconde fois en scène à travers l’ONU mais s cela se fera selon les logiques aux avant-postes.
Le Conseil de sécurité souligne qu’il convient de « parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis ». Il souligne également qu’il importe que les parties s’engagent à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective de nouvelles négociations.
Le Conseil se félicite en effet du nouvel élan impulsé par la première table ronde tenue les 5 et 6 décembre 2018 et la deuxième table ronde tenue les 21 et 22 mars 2019 sous l’égide de M. Köhler.
Il salue aussi « la volonté du Maroc, du Front Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie de participer, d’une manière sérieuse et respectueuse, au processus politique engagé par l’Organisation des Nations Unies sur le Sahara occidental afin de trouver des terrains d’entente ».
Tout en se félicitant des consultations qui se poursuivent, le Conseil de sécurité demande à nouveau aux parties prenantes de « coopérer plus intensément » les unes avec les autres.
Il engage les parties à faire preuve d’une plus grande volonté politique de parvenir à une solution, « notamment en examinant de façon plus approfondie leurs propositions respectives ».
Le 22 mars, à l’issue de la deuxième table ronde, M. Köhler avait estimé qu’il restait beaucoup de travail pour les délégations et que « de nombreuses positions divergent toujours fondamentalement
L’envoyé de l’ONU avait jugé nécessaire des efforts réels pour créer la confiance et avait encouragé les délégations à explorer des gestes de bonne foi et des actions concrètes.
Territoire situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, le Sahara occidental a été administré par l’Espagne jusqu’en 1976. Le Maroc et la Mauritanie avaient alors tous deux affirmé leur revendication sur le territoire, revendication à laquelle s’oppose le Front Polisario.
Suite à la fin de l’administration coloniale espagnole du Sahara occidental, des combats ont éclaté entre le Maroc et le Front Polisario. Depuis, les Nations Unies œuvrent à un règlement de la situation. La Mauritanie a renoncé à toute revendication sur le Sahara occidental en 1979. Un cessez-le-feu a été signé en septembre 1991 et la MINURSO a été déployée.
Source : L’Echo d’Algérie, 6 mai 2019
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