Dans le monde politique, il est extrêmement difficile de reconnaître sa défaite politique, d’arriver à l’accepter, de réflechir et assumer que certains objectifs sont inatteignables, surtour lorsqu’il s’agit de devoir renoncer au contrôle d’un territoire riche en phosphates comme le Sahara Occidental.
Dans ce contexte, commenter la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur le conflit sahraoui n’est pas un exercice facile, même s’il est obligé. Il va de soi qu’aucune des parties n’aura le courage d’annoncer qu’elle a échoué. Cependant, les autorités marocaines détiennent les ficelles pour transformer leur défaite en victoire dane le but de ne pas rendre compte devant le peuple qu’elles ont embrigadé dans cette folle aventure. Rabat tente de jouer sur l’ambigüité qui caractérise une résolution qui ne fait que alimenter le statu quo en vigueur depuis plus 26 ans.
En effet, selon le diplomate sahraoui Oubi Bachir, « le Conseil de Sécurité de l’ONU exprime dans sa résolution 2468(2019) le rejet du statu quo tout en préservant, en même temps, ses causes. La période de 6 mois perd ainsi progressivement sa valeur politique en tant que carte de pression à cause des privilèges accordés au Maroc et l’ambigüité de la résolution, ce qui tend à prolonger l’impasse ».
Certes, le Maroc cherche à prolonger le statu quo qui ne sert les intérêts d’aucune partie. Le Front Polisario souhaite mettre fin à l’exode des sahraouis qui n’a que trop duré et le Maroc préfère entretenir le fait accompli de son occupation et son pillage des richesses sahraouies tout en oubliant que le facteur du temps est loin de jouer en sa faveur. Les événements vécus par l’Algérie devraient lui servir de leçon.
Tout en chantant une victoire imaginaire en vue d’entretenir le délire sahraouis au sein de sa population, le Makhzen tourne le regard pour ne pas voir une expression qui est à ses yeux mortelle : « solution (…) qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ». Une expression qui préserve le droit légitime des sahraouis et renforce leur détermination. Par contre, les autorités marocaines en doivent être ulcérées.
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