Dans une semaine, le processus électoral sera lancé pour mettre en œuvre la solution légale. Une minorité s’active dans certains médias et réseaux sociaux pour provoquer une impasse et imposer une «transition taillée à la mesure de leurs ambitions» politiques ou personnelles que, bien évidemment, le verdict ne pourra jamais satisfaire.
L’opinion nationale aura tout compris du refus opposé à toutes les solutions, à l’offre de dialogue et à la proposition du général de corps d’armée Ahmed-Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, favorable à toute initiative pouvant conduire au dénouement définitif et rapide de la crise.
Le piège du vide institutionnel et constitutionnel fait écho à la tentative de mainmise sur le mouvement citoyen souffrant cruellement d’une représentation à la hauteur de ses revendications légitimes. L’épreuve électorale reste incontournable.
La constitutionnaliste émérite Fatiha Benabbou, appelant à faire preuve de sagesse et de recherche de compromis, soutient qu’«il est impossible d’annuler des élections. Il y a un processus automatique qu’il faut suivre, sinon l’on entre dans une zone d’illégalité».
Les préparatifs vont bon train pour éviter une telle issue dangereuse pour la stabilité du pays et organiser le scrutin dans le respect des «délais et des échéances prévus par la Constitution et les lois de la République».
Après la révision des listes électorales (16-23 avril) et le retrait des formulaires, l’étape décisive du dépôt des candidatures, dont la date limite est fixée au 19 mai, annonce le début de la compétition pour les 68 candidats à la candidature recensés par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Pour autant, les portes du dialogue restent ouvertes.
Un appel solennel a été encore une fois lancé par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, qui, en recevant le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a insisté sur la nécessite de «maintenir tous les canaux de concertation et de dialogue ouverts avec toutes les instances et les partenaires concernés par l’élection du 4 juillet».
La balle est désormais dans le camp de la classe politique interpellée par les enjeux de la refondation démocratique.
Horizons, 13 mai 2019
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