Place à une intelligence collective
Les appels du premier responsable de l’institution militaire au dialogue, comme remède à la crise politique que traverse le pays, ne laissent aucune frange de la classe politique ou de la société civile indifférente. Ils visent également à rassembler toutes les bonnes volontés de ce pays pour œuvrer ensemble à une solution qui requiert la conjugaison des efforts de tous.
En filigrane des engagements de l’institution militaire à être du côté du peuple et à protéger ses revendications, on peut également comprendre la réitération de l’invitation à tout mettre autour d’une table, en présence de toutes les parties concernées, avec la sincérité et le sérieux requis, autant comme un souci bien réel de faire face à une crise qui risque de conduire le pays vers l’inconnu, que comme une prise de conscience de possibles développements qui pourraient encore compliquer la situation en rajoutant à la crise politique une impasse constitutionnelle.
Sans préjuger de l’avis du Conseil constitutionnel sur l’issue à réserver au scrutin du 4 juillet prochain, on peut d’ores et déjà avancer que le dispositif constitutionnel en vigueur sera en mal pour encadrer un report de cette échéance.
De nombreux constitutionnalistes algériens défilent sur les plateaux de télévision pour tenter d’imaginer des interprétations possibles pour une continuité de la «souveraineté constitutionnelle».
Au même moment, de nombreuses voix de la classe politique, de personnalités nationales et de la société civile se font entendre pour décliner des offres politiques susceptibles de contourner pareille situation, notamment en puisant dans les revendications des manifestants.
Avec tout cela, les manifestations populaires continuent de se faire remarquer par leur caractère massif et calme, appuyant à chaque fois la nécessité d’un changement politique serein.
Le dialogue devra rester la seule voie susceptible de fédérer toutes ces bonnes volontés et laisser éclore une intelligence collective, seule à même de tracer la voie de sortie de la crise que vit le pays.
Horizons, 31 mai 2019
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