par Moncef Wafi
Réunis depuis plusieurs semaines, la rencontre de samedi dernier étant la quatrième du genre pour élaborer une feuille de route «consensuelle» pensée comme une première étape vers la construction d’un processus destiné à sortir l’Algérie de la crise politique, les représentants de 71 associations et syndicats se sont finalement quittés sans accord.
L’un des initiateurs de cette rencontre, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), est revenu sur cette initiative et ses objectifs au micro de la chaîne 3 de la Radio algérienne estimant que l’un des premiers acquis de cette démarche est le rassemblement d’une société civile éclatée avec «ses divergences, contradictions et différences».
Malgré l’absence d’un accord, il affirme qu’il est satisfait du travail accompli ensemble expliquant que ces rencontres doivent déboucher sur un avant-projet de plateforme consensuel qui doit être débattu lors de la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, pour aller par la suite à la rencontre des partis et personnalités politiques et autres clubs d’intellectuels pour discuter des propositions dégagées de cette conférence nationale. L’objectif final est de discuter avec les tenants du pouvoir réel à savoir l’institution militaire, précise-t-il. «On parle de dialogue et de propositions concrètes, conséquentes et responsables et je pense qu’on est dans ce sens. Et avant d’arriver à cet espace de dialogue, il faudrait proposer une démarche consensuelle», ajoute-t-il.
A propos des manifestations populaires «sereines et apaisées qui se déroulent chaque semaine à travers le pays », il considère qu’elles ne peuvent pas durer éternellement et qu’on ne peut donc s’éterniser sur un débat sur une constituante «pouvant s’étaler sur des années», rappelant que les périodes de transition qui ont réussi dans certains pays, en Amérique Latine ou en Asie, ne sont pas forcément passées par des constituantes.
Des discussions engagées par le groupe de travail auquel il a pris part, l’intervenant déclare que la quasi-majorité des propositions insistent sur un retour à un processus électoral, à travers l’organisation d’une présidentielle précédée, ajoute-t-il, d’un «dialogue établi après une situation d’apaisement», nécessité par la libération des détenus d’opinion, l’arrêt des interpellations de manifestants et la levée des contraintes sur la presse, autant de conditions, dit-il, pour engager un dialogue responsable et sans exclusions».
Pour donner du crédit au scrutin à venir, l’invité considère que la concertation à engager durant la période de transition à venir devrait en outre être précédée d’un assainissement des listes électorales et la mise en place de commissions nationales et de wilayas neutres pour l’organiser, assurer la surveillance de celui-ci et annoncer ses résultats. Il rappelle, d’autre part, qu’après la présidentielle, il s’agira également d’accompagner l’exécution des réformes décidées sur la base d’un programme que le futur chef d’Etat sera chargé de faire appliquer.
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