Pendant 8 ans, on avait commémoré la révolution du 14 janvier 2011 sur fond de désenchantement face à une crise multiforme qui ne fait que s’aggraver Ce sera malheureusement le cas cette année aussi.
A mesure que les années passent, on prend de plus en plus conscience du prix à payer pour passer de la dictature à la démocratie. On s’aperçoit que celle-ci n’est pas la panacée.
Au surplus, cette liberté que nous chérissons tant ne se décrète pas. Elle nécessite un long apprentissage, une nouvelle mentalité, des sacrifices et surtout elle n’a pas que des avantages, puisq’elle peut devenir une véritable malédiction si on en abuse.
C’est ce à quoi Churchill voulait attirer notre attention quand il a défini la démocratie comme le pire de systèmes à l’exception de tous les autres.
La démocratie, c’est la maîtrise de soi, c’est la rationalité, c’est la modération, c’est la tolérance, c’est le rejet de la violence, c’est le patriotisme, c’est toute une culture que nous n’avons pas encore. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est hors de notre portée.
Au contraire, de par notre histoire, notre homogénéité, notre tempérament pacifique qui privilégie les solutions pacifiques et les compromis, nous sommes peut-être le peuple arabe le mieux qualifié pour y accéder. Il suffit de faire les efforts qu’elle requiert.
Leaders, 13 jan 2020
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