En octobre 2014, un hacker qui sévissait sous le pseudo de @chris_coleman24 a fait irruption sur la toile avec la publication de milliers de documents confidentiels de la diplomatie et des services secrets marocains.
Alléguant vouloir « déstabiliser le Maroc », Chris Coleman a visé quelques personnages en particulier. La première fut Mbarka Bouaida, probablement à cause de ses origines sahraouies.
A l’époque, Mme Bouaida venait d’être nommée ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères. Poussée par la naïveté, elle croyait pouvoir, à elle seule, bousculer la balance du conflit du Sahara Occidental en faveur du Maroc. Elle s’est donnée à fond contre ses compatriotes au point de négliger sa famille. Une lettre adressée à son époux dévoile des problèmes conjugaux en raison des absences constantes à l’étranger pour prêcher la prétendue marocanité du Sahara Occidental. La publication de cette lettre a dû être mortelle pour la ministre. Elle y parlait des problèmes de son mari avec l’alcool.
L’autre personnalité visée était le chef de la diplomatie à l’époque Salahedinne Mezouar qui a été ridiculisée par son initiative d’aller quémander chez son homologue français Laurent Fabius une intervention auprès de l’administration française du travail pour que sa fille puisse avoir le permis de travail qui lui permettra d’être engagée par la société McKinsey.
De nombreux mails prouvent le lien de Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M avec Mourad El Rhoul, le chef de -cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services de renseignements extérieurs.
Dans un article consacré à ce sujet, Ahmed Benchemsi, fondateur du magazine Tel Quel et fonctionnaire à Human Rights Watch, a qualifié Mme Sitaïl, « informatrice zélée des services de renseignement –à en croire plusieurs mails révélés par le hacker » Coleman. Pour lui, elle « ne semble pas spécialement sur un siège éjectable » à cause de « l’absence de culture de reddition des comptes est telle que, même grillés, les « honorables correspondants »… restent en poste, à l’indifférence amusée du public ».
Ironie du sort, aujourd’hui Samira Sitaïl a été éjectée pour sauver la chaîne d’une faillite sûre. En espérant assainir ses comptes, 2M est devenue payante à l’étranger. Bien sûr, au détriment des poches de la communauté marocaine en Europe.
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