Claire, constante et ferme, la position de l’Algérie sur la crise libyenne ne souffre aucune ombre. Elle préconise son règlement par la voie politique et pacifique à travers un dialogue inclusif entre toutes les factions libyennes, loin du fracas des armes et des ingérences étrangères auxquels les récents et dangereux développements de la situation ont failli les mener irrémédiablement, si ce n’était la réaction vigoureuse des adversaires de la solution radicale.
Réactivant sa diplomatie non seulement pour écarter les dangereuses dérives d’un affrontement fratricide notamment sur ses voisins immédiats, mais également et surtout pour faire prévaloir la raison sur la passion et les intérêts étroits, l’Algérie a participé à la conférence internationale sur la Libye à Berlin où le président Tebboune a insisté sur l’impératif d’un cessez-le-feu entre les deux parties belligérantes, d’imposer un embargo sur les armes et d’œuvrer à la reprise du dialogue sous l’égide des Nations unies.
Elle a, quelques jours plus tard, organisé sur son sol la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye afin d’accompagner les Libyens dans la redynamisation du processus de règlement politique de la crise à travers un dialogue inclusif.
L’offensive diplomatique algérienne ne s’est pas arrêtée en si bon chemin et travaille à démailler le jeu des puissances étrangères, principale pierre d’achoppement dans la cristallisation d’une solution pacifique.
«L’Algérie continuera de jouer un rôle moteur dans la résolution le plus rapidement possible de la crise en Libye», a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, à Brazzaville à l’occasion du 8e sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye.
L’Algérie a, en effet, toujours œuvré pour une implication plus grande de l’UA dans le traitement du dossier libyen. De son côté, le Premier ministre Abdelaziz Djerad à déclaré à l’ouverture des travaux du CHN de l’UA qu’«il n’est pas logique de marginaliser l’Afrique dans une question qui touche un Etat membre de l’UA et qui connaît une guerre fratricide».
La stratégie algérienne, dont l’objectif est d’éloigner les affres de la guerre et préserver l’unité et la souveraineté de la Libye, est aussi limpide que sa position, dorénavant mieux appréciée par les différents acteurs.
«Les gens nous écoutent maintenant, beaucoup mieux qu’avant», a ainsi constaté Boukadoum pour mieux souligner les espérances nouvelles pour une solution pacifique.
Horizons, 31 jan 2020
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