Excellences,
En ce qui concerne l’initiative visant à Faire taire les armes, l’année écoulée a été marquée par un certain nombre de succès qui témoignent de la force et de la valeur de notre partenariat.
Nous avons entrepris ensemble, avec un grand succès, des missions de médiation et de bons offices à travers le continent, notamment en soutien aux processus électoraux.
Et nos efforts conjoints ont fait progresser la mise en œuvre d’accords de paix.
Les évènements récents au Soudan sont remarquables.
L’Union africaine a été en première ligne du processus de médiation qui a abouti à la mise en place d’un gouvernement civil de transition.
Nos deux organisations travaillent en étroite collaboration, et avec d’autres acteurs clés, pour aider le gouvernement de transition à honorer ses engagements envers le peuple soudanais.
Je réaffirme qu’il est temps de retirer le Soudan de la liste des États qui soutiennent le terrorisme et de mobiliser un soutien international massif qui lui permette de surmonter ses difficultés.
Cette année sera également décisive pour le Soudan du Sud, la période de pré-transition devant s’achever, encore une fois, ces prochains jours.
Il faut que les que les dirigeants Sud Soudanais entendent la voix du peuple qui souffre et qu’ils se mettent d’accord, une fois pour toute, pour que la paix revienne au Soudan du Sud.
La République centrafricaine est un autre exemple du partenariat stratégique qui existe entre nos deux organisations : notre mission de maintien de la paix, la MINUSCA, et l’Union africaine travaillent main dans la main pour soutenir la mise en œuvre de l’accord de paix conclu en février dernier.
Nous devons continuer de préserver le processus de paix et garantir la tenue d’élections crédibles, libres et régulières à la fin de cette année.
Excellences,
Aujourd’hui, le maintien de la paix dépend de partenariats solides, tant avec les États Membres qu’avec l’Union africaine.
Le renforcement continu du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine est une priorité absolue.
N’oublions jamais, non seulement que la plupart des opérations de maintien de la paix des Nations Unies se déroulent en Afrique, mais également que la plupart des casques bleus sont eux-mêmes africains.
Depuis que j’ai lancé l’Action pour le maintien de la paix, il y a près de deux ans, le Secrétariat et les États Membres ont fait des progrès considérables afin de rendre le maintien de la paix plus efficace.
Cependant, même renforcé, le maintien de la paix dans sa forme traditionnelle ne suffit souvent pas, en particulier là où il n’y a pas de paix à maintenir, comme nous le voyons au Sahel.
Nous avons de plus en plus besoin d’opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU.
L’expérience du G5 Sahel et de la Somalie montre que ces opérations doivent être mandatées par le Conseil de sécurité, dans le cadre du chapitre VII de la Charte, et jouir d’un financement prévisible garanti par les contributions obligatoires.
C’est évident pour le G5 Sahel aujourd’hui mais aussi pour la plus large coalition qu’il faut bâtir pour vaincre le terrorisme en Afrique.
Le manque de soutien suffisant de la communauté internationale est aujourd’hui évident dans le Sahel et dans la région du lac Tchad.
Toute une région est fragilisée par le terrorisme.
Des milliers de personnes ont été tuées et beaucoup d’autres continuent de souffrir.
Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, le nombre et la complexité croissants des attaques terroristes visant des cibles tant civiles que militaires démontrent la nécessité d’une intervention plus robuste et intégrée, axée notamment sur les questions transfrontalières.
Nous devons aider les pays du Sahel à lutter contre l’exclusion et le désespoir économique ainsi que contre les dommages causés par la crise climatique.
Nous devons contribuer à bâtir des conditions propices à l’espoir et à l’accès aux opportunités pour tous pour que le peuple puisse en bénéficier entièrement.
Nous devons également mettre un terme au conflit Libyen.
N’oublions pas que la crise en Libye, tout comme l’urgence climatique, a une incidence majeure sur le Sahel et au-delà.
La Libye ne se serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale.
Les résolutions du Conseil de sécurité, y compris sur l’embargo des armes, sont bafouées avant même que l’encre n’ait séché. C’est un scandale inacceptable.
Je suis conscient de l’immense frustration qu’éprouve l’Union africaine face à la situation qui règne en Libye depuis 2011 et je la partage.
Nous avons établis hier ensemble un nouveau cadre de partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies pour une coordination étroite de nos efforts communs.
La réunion du Comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye qui a récemment eu lieu à Brazzaville représente une source très importante d’espoir et j’apporte tout mon soutien à l’organisation d’un forum de réconciliation intra-libyenne en Afrique.
Je continuerai d’insister que seule une solution politique, par et pour les libyens, apportera la paix en Libye et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu’aggraver la situation. Un cessez le feu immédiat est absolument essentiel.
Excellences,
Les défis auxquels nous faisons face sont complexes, multiples et de grande envergure.
Mais ils sont aussi partagés.
Notre réponse à ces défis doit donc être collective, globale et coordonnée.
Je réaffirme mon engagement sans faille à continuer de collaborer étroitement avec vous pour que nous réalisions l’Afrique que nous voulons, telle qu’elle est définie dans l’Agenda 2063, et que nous fassions véritablement taire les armes pour toujours.
Je vous remercie.
Source : UN MEDIA
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