On croise les doigts: l’Algérie reste pour l’heure épargnée de l’épidémie du coronavirus, dernière version après le SRAS en 2003 et le MERS de 2012. Face au fléau rampant baptisé 2019-nCoV, les services sanitaires compétents, veillent au grain, calmement, sûrement, évacuant tout signe d’appréhensions, dès lors que rien ne présage de la présence du virus dans nos murs.
Cependant, le concentré de dangers que véhicule la nouvelle souche de coronavirus, ne s’est pas sédentarisé en Chine, se rappelant à son mauvais souvenir dans un paquebot de croisière placé en quarantaine au large de Tokyo, puis en France dans la région de Haute Savoie. Ce sévère syndrome respiratoire aigu, s’éparpille donc rapidement, en laissant des traces irréversibles, d’où son caractère sournois et dangereux. Le nombre de contaminés dans le navire américain de plaisance, le Diamond Princess, s’est multiplié par 22 en 10 jours, faisant bondir le nombre des infectés de 8 à 174 hier mercredi, sur les 3700 touristes interdits de quitter leur hôtel flottant.
Dans la station d’hiver de Haute Savoie, les responsables français reconnaissent que 4 adultes et un enfant sont infectés. Et face à cette situation qui a émergé dans la ville chinoise de Wuhan, l’OMS demeure impuissante, la période d’incubation s’étale entre 1 et 12,5 jours, se projetant même sur 14 jours, nul médicament spécifique n’est recommandé pour prévenir ou traiter l’infection et aucun vaccin n’a encore été élaboré. Parce qu’il faut savoir que lorsqu’une nouvelle maladie apparaît, un vaccin ne devient disponible qu’à l’issue d’un processus de mise au point des vaccins, ce qui peut prendre des années…», dixit l’OMS. Et cerise sur le gâteau, l’OMS annonçait lundi dernier que «nous n’avons pas pu examiner les données pertinentes pour ce nouveau coronavirus, ni déterminer comment la transmission a été évaluée».
L’Organisation Mondiale de la Santé, exprime en personne ses craintes sur l’évolution de cette épidémie. Entre les 1113 décédés et 44.633 infectés dans le pays du soleil levant, l’un des représentants de l’institution planétaire, reconnaissait ce mardi dans un plateau de télévision, que «beaucoup de personnes ont été contaminées sans jamais avoir voyagé en Chine». Enfin, autre curiosité de cette souche qui se balade dans l’atmosphère, même une personne ne présentant aucun signe de contamination par le 2019-nCoV, peut infecter un simple passant qui la croise ou la côtoie. Des informations récentes, attestent que les personnes infectées par le syndrome contaminent autrui avant de présenter eux-mêmes des symptômes manifestes. Comme quoi, et l’un des experts de l’OMS l’a confié, «n’importe quelle étincelle isolée est susceptible dorénavant, allumer un feu que n’importe quel pays ne pourra contrôler».
La situation inquiète l’ensemble du globe terrestre, parce que chercheurs et spécialistes avancent dans le brouillard. L’OMS ne réagit par ses recommandations, seules armes pour juguler l’épidémie dont souffre terriblement la Chine. Cette maladie influe sur sa prospérité, laissant à présent percevoir son image en trompe l’œil. Si l’agent qui sème le désarroi à Pékin et dans tous les pôles économiques de l’univers, est identifié, les images de l’opulence se tarissent. La Chine a réussi à quadrupler son PIB alors que pour le reste du monde occidental et américain, il a difficilement doublé. Dans cette conjoncture sanitaire, les Chinois ne bondissent pas de joie, la prospérité s’est transformée en mirage, mais la mobilisation autour du 2019-nCoV, renvoie à toutes les batailles et défis de l’histoire ancestrale et moderne de l’Empire. L’épidémie est cernée à Wuhan, Huang gang, comme dans d’autres foyers secondaires et les Chinois s’évertuent à «comprendre» les contours du troisième virus de la famille des corona pour résoudre le mal. Combien de temps prendront-ils ? A ce jour, aucune éventualité. Surtout qu’en cet épisode compliqué du quotidien chinois, le fléau donne cours à de bizarres et étranges réactions envers le pays de X Jinping, entre actes discriminatoires à l’égard des asiatiques qui se sont multipliés dans plusieurs pays occidentaux et honteuses exploitations médiatiques américaines et européennes.
Car, au lieu d’apprécier les efforts chinois, beaucoup de titres du vieux et nouveau Continent se sont focalisés à répandre des critiques diverses et amplifiées sur les retards des scientifiques et chercheurs à développer un vaccin. La réponse du Dr Ryan de l’OMS lors d’une récente conférence de presse sur le sujet, rétablit entièrement la vérité et cible directement les attaques des médias dirigés: Personnellement, je pense moi-même ainsi que le DG de l’OMS, n’avons jamais vu un engagement d’une telle ampleur comme réponse à l’endémique. La réaction du gouvernement chinois, a été massive et mérite un crédit énorme».
C’est ce qu’on appelle la théorie des complots.
Par Fayçal Haffaf
Ouest Tribune, 12 fév 2020
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