Ambassade du Royaume du Maroc
en France
CONFIDENTIEL Paris, le 13 août 2014
Objet : Campagne de solidarité avec les prisonniers d’opinion au Maroc menées par l’ASDHOM
En réponse à votre envoie sus mentionné, j’ai l’honneur de vous faire part, ci-après, des éléments d’appréciation en prévision d’un dialogue interactif avec les mécanismes onusiens dans le cadre de l’examen de la campagne de propagande, menée par l’ASDHOM autour de la l’opération de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc :
L’ASDHOM a été créée en 1984, à l’initiative de ressortissants marocains ayant opté pour leur expatriation suite à des avis de recherches, lancés par le pouvoir judiciaire en raison de leur implication dans des actions ayant porté atteinte à la sûreté de l’État.
L’idéologie communiste demeure le socle de la doctrine de cette ONG, ce qui explique les liens étroits entretenus jusqu’à présent avec les tendances politiques d’extrême gauche, les acteurs symboles et certaines organisations opérant dans les domaines humanitaire et des droits de l’homme.
Traditionnellement hostile à l’institution monarchique, cette ONG a pour vocation, selon les status, « d’informer l’opinion publique sur toutes les violations des droits et de la dignité des droits de l’homme au Maroc », « la défense des victimes de l’arbitraire et de la répression », « la lutte pour l’abrogation des textes considérés comme étant répressifs », et d’œuvrer pour « l’effectivité des textes garantissant les libertés ».
Dans la liste des objectifs figurent également « la lutte contre toutes les formes de discrimination et de xénophobie vis-à-vis de la population immigrée en France » et la sensibilisation et la formation des membres de l’association à la problématique des droits de l’homme » par le biais de campagnes de propagande et essentiellement de parrainage qui sont devenus l’instrument primordial d’action de cette ONG.
Cette ONG, dont les membres prétendent être « des démocrates et des défenseurs des principes des droits de l’homme au Maroc », est demeurée campée sur les positions traditionnelles de l’extrême gauche communiste qui prônent d’emblée une hostilité farouche à l’égard de l’institution monarchique.
Au terme de son évolution actuelle, l’ASDHOM a observé une constance dans ses prises de position, nourrie par une attitude de dénigrement à l’égard des développements institutionnels et des processus démocratiques au Maroc. Ce qui explique son utilisation du mouvement du 20 février pour consolider le socle de sa stratégie et son ambition de crédibiliser son action vis-à-vis de l’opinion publique.
Dans le cadre de sa ligne de conduite, cette ONG ne manque aucune occasion pour afficher son hostilité et porter atteinte à l’image du Maroc et ses réalisations.
A la lumière des différentes campagnes entreprises et des différents acteurs politiques français et de parrainage des soit disant « violations des droits de l’homme au Maroc, détentions arbitraires, etc. », cette ONG a inscrit sa stratégie dans une démarche délibérée de dénigrement à l’égard de l’évolution des droits de l’homme au Maroc.
Concernant le programme d’action de cette ONG, il est basé sur des campagnes de propagande, et essentiellement de campagnes de parrainage qui sont devenues l’instrument primordial de ses activités.
En outre, cette ONG dispose d’un réseau qui lui permet d’obtenir régulièrement et de façon précise des statistiques, des information sur les différents détenus, voire même des précis sur le déroulement des procès des cas dont elle assure la prise en charge dans le cadre de son action de parrainage.
Très active notamment en Ile-de-France, l’ASDHOM mène, depuis novembre 2012, une campagne de parrainage des détenus politiques et syndicaux au Maroc, chapeautée par le journaliste—écrivain Gilles Perrault. Au mois de novembre de chaque année, elle procède à une mise au point sur le campagne de parrainage qui se fait dans le cadre de la campagne de solidarité avec les différents groupes visés au Maroc.
L’ASDHOM cherche à améliorer sa campagne de parrainage des « prisonniers politiques au Maroc et délits d’opinion » en insistant sur le développement de son espace de solidarité auprés d’acteurs ayant une notoriété à caractère international.
Pour atteindre cet objectif, l’ASDHOM prône de développer des partenariats avec les organisations alliées sur le plan régional et national notamment l’Association des Marocains en France, l’Association des Travailleurs Maghrébins en France, l’Association pour la taxation des transactions financières et l’aide aux citoyens, l’ACAT, la Ligue des droits de l’homme.
Dans le même cadre, l’ASDHOM envisage de renforcer sa présence au sein des différents collectifs et réseaux de solidarité pour chercher à renforcer sa crédibilité auprès de l’opinion publique et des différents acteurs politiques français et internationaux.
Parmi les animateurs de cette organisation, il convient de citer AYAD AHRAM, qui est devenu la tête pensante de l’Organisation et qui, en vertu des status, ne peut prétendre à briguer un mandat de secrétaire général, AMINA Lagnaoui, Essalka Abidar, Fatima Har, Safae Faraji, Abdeghani Moussali, Omar Benalyat, Said Laayari, Karim Massaoudi, Bouchaib Senhaji et Abid El Khattabi.
Dans l’inventaire de ses parrains de marque, figure l’écrivain Gilles Perrault qui soutient ce projet dans sa globalité et avec lequel elle compte organiser une grande rencontre pour faire le point sur l’initiative de parrainage, Claude Mangin, vice-présidente du CODESA et épouse d’Ennaâma Asfari, Annie Delay d’Amnesty International apporte également un grand soutien à ladite ONG.
Quant à ses relations avec l’AMDH sur ses domaines d’action. Ce qui justifie davantage les motivations profondes présidant à l’action de l’ASDHOM et les limites de son habillage humanitaire.
Depuis 2012, la campagne de parrainage s’est basée sur un recensement par groupe et par catégorie de cas dont notamment : sahraouis, journalistes, anciens partisans de l’UNEM ; islamistes, collectif Al-Haqiqa Groupe UNEM-Fès, Groupe UNEM-Taza, Groupe 20-Février Casablanca, Groupe Sahraouis-Ait Melloul, Groupe Ouarzazate-Microcrédit.
A l’égard des sahraouis dans les camps de Tindouf, l’ASDHOM mène une approche qui s’intéresse au traitement des cas des parents des sahraouis se trouvant au Maroc sans se soucier des cas des camps de Tindouf.
Il ressort d’une analyse globale de l’action de l’ASDHOM, son réseau et sa stratégie d’action, un habillage humanitaire qui fait ressortir les éléments suivants :
l’ASDHOM accorde un intérêt particulier, au suivi des différents cas de « prisonniers d’opinion au Maroc » et les détenus appartenant à toutes les catégories citées dans ce rapport. Son mutisme à l’egard des séquestrés de Tindouf laisse supposer une orientation tacite et délibérée qui s’explique par le souci de préserver sa crédibilité relative vis-à-vis d’une bonne partie de la communauté marocaine en France.
Faire du rapport de Ban Kimoon sur le « Sahara Occidental », présenté au Conseil de Sécurité, le 22 avril 2013, un document de référence de l’action de l’ASDHOM laisse entendre, en plus des orientations déjà mentionnées, une nouvelle ligne de conduite de la doctrine de cette ONG et fait ressortir, de manière tacite, les prémices d’une nouvelle prise de position à l’égard de la question des droits de l’homme dans les Provinces du Sud.
-Les conclusions du Rapport de Juan Mendez, Rapporteur spécial, à l’issu de la mission au Maroc, sont considérées comme une référence de base de ladite organisation.
-En dehors des éléments constitutifs de la doctrine de cette ONG, le cadre juridique et institutionnel marocain des droits de l’homme et son positionnement à l’échelle internationale demeure un dispositif ignoré en dépit d’une allusion timide à la ratification de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparition forcées.
Il y a lieu de relever une prédisposition de cette ONG à soutenir les initiatives qui visent à nuire au contexte des relations maroco-françaises, en se servait de la question des droits de l’homme. Le cas de la campagne menée dernièrement autour du cas de Michelle Decaster, secrétaire général de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (Tanger le 11 août 2014), constitue la meilleure illustration.
En outre, d’autres alliances de l’ADHOM vont en direction des mêmes objectifs. Il en est du colloque, organisé le 9 avril 2014, par Abderrahman Cherradi et Ayad Ahram en collaboration avec la députée européenne MarieChristine Vergiat, du groupe GUE et le collectif Al-Haqiqa.
-L’ASDHOM se sert également du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) qui avait souligné, dans un rapport rendu public, « le recours systématique aux détentions arbitraires » au Maroc et les « violations des droits des détenus qui en découlent ».
-A l’égard de la ratification par le Maroc des deux protocoles facultatifs concernant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme et celui relatif au Pacte international sur les droits politiques et civils, l’ASDHOM considère que cette adoption est « destinée uniquement à la consommation et à tromper l’opinion internationale » et « devrait être suivie d’une réelle application ».
L’ASDHOM, en liaison avec le réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme, a exhorté, en décembre 2013, une mission onusienne séjournant dans le royaume à aller rencontrer les victimes de la « détention arbitraire » ou de leurs familles, et à s’enquérir des conditions carcérales dans le pays, rappelant que le Maroc a adopté, ces dernières années, une loi sur la lutte contre le terrorisme, considérée comme étant très large dans sa définition et permettant de « procéder à des arrestations aveugles à grande échelle ».
-En avril 2014, l’ASDHOM s’aligne dans ses critiques en avril 2014 à l’Association des Amis de la « Rasd » qui avait estimé que le projet de réforme du Royaume relatif à la séparation des tribunaux civils et militaires « s’apparente plus à une nouvelle opération de communication » à la veille de l’adoption de la résolution onusienne sur le mandat de la MINURSO.
Haute considération
Le Chargé d’Affaires a.i.
Fakhr Eddine ES-SAAIDI
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