Par Amirouche El Hadi
M.Ferhat Ait Ali, le ministre de l’Industrie et des Mines, a livré quelques détails et précisions sur la question des importations des véhicules de moins de 3 ans, mais aussi sur sa stratégie pour le développement de l’Industrie nationale.
S’agissant des autorisations d’importation de véhicules d’occasion, le ministre de l’Industrie affirme que cette décision entrera en vigueur dans les mois à venir. Selon ce dernier, sur le plan juridique, « tout est fin prêt pour entamer les procédures dans les mois à venir.
Aujourd’hui nous sommes face à des problèmes techniques liés au financement de l’opération et à la qualité du carburant utilisé en Algérie et qui ne répond pas aux normes européennes en la matière », explique- t-il. Pour ce qui est de la relance du renouvellement du tissu industriel national en accordant une importance capitale au développement des petites et moyennes entreprises, le ministère de l’Industrie a affirmé, dans ce sens, qu’il déploiera toute l’énergie nécessaire pour lancer et soutenir l’action de transformation du tissu industriel national afin d’assurer un développement durable du pays. Parmi les mesures qui seront prises, le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, cite « la révision de la politique de l’octroi des crédits, afin d’en faire bénéficier en premier lieu la petite et moyenne entreprise ».
Il annonce dans ce sens une rupture avec les anciennes pratiques et politiques adoptées par ses prédécesseurs à la tête du secteur. Des politiques qui ont conduit des « hommes d’affaires » et d’anciens hauts responsables de l’Etat devant les tribunaux pour dilapidation des deniers publics.
« La majorité des crédits octroyés dans le passé n’a pas servi à élever le PIB ou la plus-value, mais a, par contre, servi à enrichir certaines personnes », souligne le ministre. Des sommes faramineuses chiffrées en milliards de dinars sont parties en fumée, un tissu industriel vétuste et un train de croissance qui n’arrive toujours pas à quitter son quai, comme l’indiquait le taux d’apport du secteur de l’industrie au PIB qui a stagné pendant des décennies au niveau des 5%.
« Des fois, des crédits en millions de dinars sont octroyés à une quinzaine d’opérateurs, tout en laissant les petites et moyennes entreprises pâtir d’un refus de crédit pour des petits montants, d’où la nécessité de revoir cette politique », a-t-il martelé. Autrement dit, il exprime sa volonté d’en finir avec les pratiques anciennes et revient avec un discours ambitieux en mettant en évidence sa nouvelle approche, permettant selon lui de faire redémarrer la machine économique.
Il dévoile une stratégie basée, explique-t-il, sur le financement microéconomique, en donnant aux petite et moyenne entreprises la place qu’elles méritent pour créer une nouvelle dynamique économique. Certes, la décision, en elle-même est louable, mais la volonté seule, est-elle suffisante pour la relance d’une machine économique en panne depuis des décennies?
Si la volonté d’aller vers un nouveau système économique est exprimée, les mécanismes financiers à mettre en place pour la réalisation des objectifs tracés sur le terrain, demeurent la principale entrave à laquelle fera face le département de l’industrie. Un problème auquel s’ajoute le système financier et bancaire national qui n’arrive toujours pas à répondre aux aspirations des acteurs économiques.
Enfin, le problème a été déjà soulevé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, lors de ses précédentes sorties, qui a déjà annoncé des réformes profondes dans les secteurs concernés.
La Tribune des lecteurs, 19 fév 2020
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