Ce vendredi, le hirak a bouclé sa première année. 53 vendredis sans discontinu qui ont façonné la nouvelle Algérie et surtout changé le cours de l’histoire, qui ne s’est pas écrite comme voulue par l’ancien régime, mais comme voulue par le peuple et sa volonté indestructible. Un 53é vendredi attendu et célébré par l’écrasante majorité des Algériens.
Mais aujourd’hui, l’histoire doit s’écrire sur la naissance de ce mouvement, sans pareil dans les annales de l’Algérie, mais aussi dans le monde. Et si le monde entier a découvert le vendredi 22 février une masse humaine estimée à des millions de personnes défiler dans les rues des grandes villes du pays, la grande question à laquelle doit répondre l’histoire, c’est de savoir ce qui s’est passé le jeudi 21 février et comment cet élan populaire a pris la forme qu’on lui a connu le lendemain et comment il est arrivé à bout d’un système qui a tout verrouillé pendant de longues 20 années, pour paniquer d’un coup et s’effondrer totalement un certain 2 avril avec la démission de l’ancien président dans une scène surréaliste retransmise par la télévision nationale.
Une chute qui allait révéler et lever le voile sur un système de gestion basé sur la rapine, le vol et la corruption qui a mis l’Algérie sous l’entonnoir, et qui devait emporter tout l’Etat national, comme l’a si bien dit le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors de sa dernière rencontre avec la presse nationale. «Le Hirak béni a préservé le pays d’un effondrement total… l’Etat national a failli s’effondrer totalement comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd’hui, en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes…L’effondrement de l’Etat national est synonyme de l’effondrement de toutes ses institutions et toutes les données laissaient présager un tel scénario… Dieu merci, le peuple a, grâce à sa maturité, déjoué le complot tout en réussissant à réaliser plusieurs de ses revendications».
Les mots sont forts et révèlent le grand complot dont était la cible notre pays. Le pays se dirigeait vers l’éclatement total. Et c’est pour toutes ces raisons et d’autres encore graves que l’histoire doit s’écrire sans concession et sans manipulation sur ce moment majeur de l’histoire de notre pays, alors qu’il est à la veille de l’édification de cette nouvelle Algérie qui doit couper tous les ponts avec ces années d’imposture et de diktat pour que jamais de telles dérives ne soient possibles dans l’avenir.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 21 fév 2020
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