Il y a 44 ans, le 27 février 1976 plus précisément, le Front Polisario proclamait la République Arabe Sahraouie Démocratique. Une décision qui a eu l’effet d’une gifle au complot ourdi contre le peuple sahraoui au nom de la lutte contre le communisme et le socialisme.
La proclamation de la RASD était la réponse idoine au vide politique laissé par le retrait de l’Espagne de sa colonie connue sous le nom du Sahara Occidental. La date choisie n’est pas fortuite ni produit du hasard. Elle vient le lendemain du retrait officiel de l’Espagne annoncé le 26 février 1976.
Ce jour-là, j’étais au sommet de Lemgassem, la chaîne montagneuse qui se trouve au nord de la localité de Tifariti. Nous y sommes depuis un peu plus de deux mois. La situation était difficile. La résistance armée contre l’invasion marocaine venait de commencer dans des conditions caractérisées à l’époque par le manque de moyens. La deuxième bataille d’Amgala avec contribué à la remontée de la morale des combattants sahraouis qui ont découvert les points faibles des « chleuhs », terme qui désigne les marocains en général.
Un vieux combattant sahraoui allume la radio. Nous entendons une voix félicitait la population sahraouie pour la naissance de sa république. Etonnés, nous nous posions des questions sur le sens d’une telle proclamation alors que le Maroc est en train d’occuper la totalité de notre territoire. Plus tard, nous allons comprendre. Il est de notre droit de combler le vide institutionnel et légal laissé par le retrait de l’Espagne et le non célébration du référendum d’autodétermination. C’était une décision historique et dont le poids est incommensurable. En 1984, elle poussera le Maroc à quitter l’OUA et elle est membre de plein droit de l’Union Africaine.
La célébration du 44ème anniversaire de la RASD tient à un moment décisif du conflit sahraoui. Le Maroc se trouve en crise à tous les niveaux :
– Diplomatique : Rabat est en conflit avec la communauté internationale en raison de son refus de se plier au droit. Le SG de l’ONU peine à trouver une personnalité prête à assumer la poste d’Envoyé des Nations Unies pour le Sahara Occidental en raison de l’impasse créée par le soutient de la France à la politique d’entêtement du Maroc.
-Régional : Rabat se trouve en conflit avec tous ses voisins. Le dernier en date, la polémique qui a poussé l’Algérie à annuler la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères.
– Politique : Le printemps marocain est aux portes. Malgré la répression sauvage qui s’est abattu sur la région du Rif, les marocains ont manifesté mercredi dernier à Casablanca. La révolte s’est accaparé des réseaux sociaux devenus le champ de bataille contre le Makhzen. Plusieurs activistes et chanteurs de rap ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines.
-Economique : Ravagé par la crise financière, le Maroc a appelé, à plusieurs reprises, les institutions financières internationales pour venir en aide au royaume. Aujourd’dui, El Himma et Bourita se trouvent en Arabie Saoudite pour quémander de l’argent.
– Le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et les déclarations du président Tebboune rappelant la nécessité de résoudre le conflit sur la base de la légalité internationale.
Entre-temps, les marocains, y compris leurs pseudo-démocrates, continueront de nager dans les fantasmes de la grandeur de leur terrorisme qui a secoué l’Europe et le Proche Orient.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, République Arabe Sahraouie Démocratique, RASD, 44ème anniversaire,