Barcelone, 28 février (EFE) – Le président du Parlement catalan, Roger Torrent, a exprimé vendredi sa protestation contre l’expulsion d’une délégation catalane composée de plusieurs députés qui voulaient se rendre dans le territoire du Sahara occidental et que le gouvernement marocain a empêché d’y entrer.
Le gouvernement marocain a refoulé aujourd’hui huit citoyens catalans du territoire du Sahara occidental, dont des membres du parlement, des conseillers municipaux de plusieurs mairies et des membres d’une ONG pro-sahraouie.
Dans une déclaration publiée par l’Intergroupe pour la paix et la liberté au Sahara du Parlement catalan, l’expulsion, qui a eu lieu après le refus des autorités marocaines de permettre à la délégation catalane d’entrer dans le pays, est dénoncée et déplorée.
Le président du Parlement, Roger Torrent, et la coordinatrice de l’intergroupe mentionné, Adriana Delgado, ont dénoncé en commun l’incident international et ont rappelé que le voyage avait reçu le soutien de tous les groupes parlementaires et avait été autorisé par le Bureau de la chambre législative catalane.
La délégation était composée des députés Ferran Civit (ERC), Susana Segovia (Catalunya en Comú Podem) et Vidal Aragonès (CUP), ainsi que de représentants d’organismes travaillant pour les droits humains, et avait pour objectif de rencontrer à El Ayoun des défenseurs d’organisations sahraouies de défense des droits humains.
Les représentants de l’intergroupe se sont rendus à El Ayoun depuis Las Palmas mais n’ont pas pu descendre de l’avion, bien qu’ils aient pris les dispositions juridiques nécessaires au préalable. Ce qui s’est passé coïncide avec des épisodes similaires vécus par des délégations précédentes de membres d’autres chambres parlementaires.
Le président Torrent a contacté la délégation catalane et lui a offert la possibilité de faire des démarches officielles face à ce qu’il considère comme une « violation des droits » lors d’une visite coïncidant avec le 44ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.
La délégation catalane doit atterrir ce soir à Las Palmas de Gran Canaria, d’où elle retournera à Barcelone.
Le directeur du Fonds Catalan de Coopération au Développement (FCCD), David Minoves, et la présidente de la Coordination Catalane des Mairies Solidaires du Peuple Sahraoui (CCAPS), Gemma Aristoy, ont regretté que les autorités marocaines aient empêché leur visite.
Minoves et Aristoy considèrent, dans une déclaration, « décevant, déconcertant et inquiétant » que « les mêmes autorités marocaines qui invitent à travailler en coopération pour soutenir des projets de développement empêchent maintenant l’entrée des élus du parlement et des municipalités catalanes ».
La délégation catalane devait rencontrer à El Ayoun des défenseurs sahraouis d’organisations de défense des droits humains, et aucune source marocaine ne s’est prononcée jusqu’à présent sur les expulsions, qui sont d’ailleurs fréquentes.
L’année dernière, 43 militants étrangers favorables à l’indépendance sahraouie, pour la plupart espagnols, ont été refoulés du Sahara occidental, selon Équipe Média, un de journalistes sahraouis.
Tlaxcala, 28 fév 2020
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