En ce moment le Maroc est au cœur de l’actualité malienne et met en place une stratégie pour se rapprocher du Mali. En effet on se souvient qu’il était présent lors de l’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita dit « IBK ». C’était la première fois qu’il participait à l’investiture d’un chef d’état africain.
Cette semaine le roi du Maroc Mohamed VI accompagné de sa délégation c’était rendu à Bamako dans le cadre d’une coopération maroco-malienne. Au Mali on a tendance à analyser les relations inter États de manières très manichéens. Dans un premier cas on aura tendance à voir l’état avec qui l’on traite comme un « ami », un sauveur , un frère un allié. Dans le second cas ça sera le constat inverse, ce pays est un ennemi, un colonisateur etc…
Ces analyses ont une part de vérité, mais le côté émotionnel ou passionnel que l’on ajoute dans ces analyses inter États nous éloignent de la réalité.
Pour éviter cela, pour me rapprocher le plus de la réalité, je veux enlever tout aspect passionnel ou émotionnel lors de mon analyse et me baser principalement sur les faits plutôt que sur des suppositions.
Ce qui m’intéresse est de savoir de quelle relation le Mali a vraiment besoin avec le Maroc ?
Est ce que l’on peut considérer le Maroc comme un allié ou plutôt est ce que les intérêts du Maroc convergent avec ceux du Mali ?
La politique étrangère que tous les états appliquent est une politique machiavélique, c’est à dire la protection et uniquement la protection de ses propres intérêts. Si un état doit collaborer avec le diable pour ses propres intérêts, Il ira le suivre en enfer si le chef d’état estime que c’est dans son intérêt. De Gaulle disait « la France n’a pas d’ami seulement des intérêts ». Je vais ajouter autre chose « un état n’a ni d’amis ou d’ennemis seulement des intérêts convergeant ou divergeant ». Je m’explique lorsque deux états ont des intérêts communs pour défendre leurs biens, ils vont s’allier mais dans le cas contraire, ils vont au contraire s’affronter. Ce n’est pas la politique que je voudrais voir mais c’est la réalité.
Le Maroc ou d’autre états musulmans se présentent comme des pays frères ou amis envers le Mali.
Mais où étaient ces états quand le Mali était en crise ? Que faisaient-ils ?
C’est vrai que l’on peut noter que le Maroc fut le seul pays du Maghreb à clairement exprimer son indignation lorsque les terroristes au Nord du Mali ont détruit les mausolées de Tombouctou et à les qualifier clairement de terroristes, et à soutenir le Mali pour la conservation de l’intégralité total de son territoire mais ce dernier aspect me chiffonne. Le Mali a émit des mandats d’arrêts internationaux envers les membres du MLNA. Le MLNA a menacé l’intégrité territoriale du Mali, attaqué la population et les institutions maliennes. En collaborant avec des groupes terroristes telle que le MUJAO il s’est aussi attaqué à la souveraineté de l’Etat du Mali. Mais dans ce cas pourquoi le roi du Maroc a t-il accueillis le Bilal Ag Cherif un des leader du MLNA s’il est un « ami » du Mali ? Pourquoi le Maroc a attendu que les mausolées de Tombouctou soient détruits pour manifester son indignation ? Pourquoi ne l’a-t-il pas manifesté lors du coup d’état ou encore lorsque le MLNA a envahi le Nord du Mali ?
Ce ne sont pas des reproches, mais lorsque qu’on analyse ces faits on voit bien que les intérêts du Maroc ne convergent pas avec ceux du Mali.
Il y’a un autre aspect qu’il ne faut pas oublier, les échanges commerciaux ou diplomatiques entre le Mali et le Maroc sont faibles par rapport à d’autre acteurs comme la Chine ou l’Union européenne. On peut même dire que les échanges entre l’Afrique subsaharienne et le Maroc sont minimes.
Il y’a deux principales raisons. La première est l’influence de son voisin l’Algérie. Le Maroc entretient une rivalité tendue avec l’Algérie au niveau économique et miliaire pour avoir le leadership régional. L’Algérie a une grande influence dans la région. Le Maroc même s’il le voulait n’aurait pas pu intervenir dans la crise malienne sans l’autorisation de l’Algérie. Et l’Algérie ne voulait pas la présence d’une nation comme le Maroc ou la France dans le nord du Mali.
La deuxième raison, le Maroc a découvert le potentiel de croissance et d’opportunité de l’Afrique tard. Pendant longtemps et en France c’est encore le cas on considère l’Afrique en particulier l’Afrique subsaharienne comme un continent de misère.
Mais certaines nations ont vu plus rapidement le potentiel qu’a ce continent. C’est le cas de la Chine, de l’Inde ou encore le Brésil et maintenant les états unis.
Bien sûr, il est inutile de préciser que la France aussi se prépare à récupérer sa part du gâteau africain.
Le Maroc prenant conscience de l’importance qu’aura l’Afrique subsaharienne, veut lui aussi avoir sa part du gâteau dans le continent africain. C’est pour cela que depuis quelques années le Maroc a accéléré ses relations avec les pays d’Afrique noirs en particuliers ceux d’Afrique francophone. Dans le but de pouvoir devenir une nation émergente et d’avoir le leadership régional il est nécessaire pour le Maroc qu’il puisse s’approvisionner en ressource énergétique ou minières que ses voisins africains possèdent. Le Maroc a augmenté les domaines de coopération avec les états sahéliens, supprimé les dettes des pays les plus pauvres.
Le Maroc ne coopère pas avec le Mali par solidarité ou pour l’aider à se reconstruire, mais il est là, pour gagner les marchés maliens et rentabiliser les investissements qu’il fera au Mali. Les intérêts sont avant tout financiers, c’est aux maliens de rester vigilants s’ils ne veulent pas que leurs intérêts soient lésés.
Il faut aussi avoir en tête que le partenariat que le Mali établit avec le Maroc aura des répercussions avec la relation que ces deux états ont avec l’Algérie. Le Mali pourrait subir d’avantages de menaces issues du MLNA ou d’AQMI. En tout cas cela ne va pas améliorer ses relations. Le Mali doit faire attention de ne pas être le terrain de jeux de la rivalité Algero-Marocaine à son détriment. Mais il ne peut pas non plus ignorer l’appel du pied du Maroc. Le Mali n’a pas beaucoup de partenaires, il est aussi important que le Mali, s’il veut se reconstruire diversifie ses partenaires économiques ou diplomatique.
Il est important que le Mali face du business ou des relations avec des partenaires qui ne vont pas le coloniser à nouveau comme la France ou la Chine.
Il est vrai que l’on peut craindre une dégradation au niveau des relations Algero-Maliennes. Et cette dégradation est justifiée par les derniers évŕnements.
Les rebelles du MLNA qui venaient de Lybie sont venus avec leurs armes jusqu’au Mali. Le Mali n’a pas de frontière avec la Lybie donc les rebelles sont forcements passés par les états voisins c’est à dire l’Algérie et le Niger. Et le chemin le plus rapide de la Lybie au Nord du Mali en tout cas vers Kidal, c’est de passer par l’Algérie. Donc comment des individus armés jusqu’au dents ont pu traverser des kilomètres de frontière sans que les Algériens ne les arrêtent ? Pourquoi la plupart des terroristes qui se sont repliés sont aujourd’hui en Algérie et ne sont pas inquiétés.
Si avoir un allié, c’est avoir un allié qui laisse mes ennemis se préparer à m’attaquer et qui les laisse replier tranquillement dans son territoire je préfère qu’il devienne mon ennemi. Car qu’il soit mon allié ou mon ennemi j’aurais des problèmes.
Que ce soit le Maroc ou l’Algérie les deux états peuvent nuire ou déstabiliser le Mali.
D’où l’importance pour le Mali de ne pas jouer avec le feu avec à travers cette rivalité.
Le Maroc n’est pas un ami mais il n’est pas non plus un colonisateur ou une menace directe. Le Maroc n’a pas le hard power de l’Algérie ou encore de la France ou de la Chine. Par rapport au retard qu’il a sur ses rivaux, il doit faire plus de concession. Et il faut aussi noter qu’à ce jour le Maroc n’est pas un grand partenaire diplomatique ou économique. Il faudra voir si le Maroc sur le long terme aura les moyens de mener de telle politique de coopération. Et surtout s’il a les moyens de concurrencer les autres investisseurs comme la France, la Chine, les USA ou l’Inde voir l’Afrique du Sud.
En conclusion le Maroc est juste un investisseur qui défendra uniquement ses intérêts. La vrai question n’est pas de savoir si les marocains vont aller dans l’intérêt des maliens. Mais si les maliens vont profiter de cette coopération pour aller dans leurs intérêts, il ne faudra pas compter sur le Maroc pour défendre nos intérêts.
MOUSSA MANSA
http://rebellespacifiques.unblog.fr/2014/02/26/le-maroc-un-du-mali/
LE MAROC D’ABORD
Le roi est est arrivé, il y avait à boire et à manger pour tous, du moins pour une partie du peuple. Ne comptez pas sur moi pour contribuer au mythe du roi qui aime si bien le Mali et son peuple qu’il se rangera du côté du pouvoir central de Koulouba. Dans cette méga, giga et téra crise que nous connaissons, l’art du cache misère est le sport favori de tous ceux qui ont eu la destinée du Mali entre les mains. Après avoir accordé tous les honneurs à l’adultérin Hollande, toutes les vénérations au Boucher de Ouagadougou Compaoré, le Mali à travers son imposant et encombrant président Keita est en train de faire du lèche cul au roi du Maroc. Si demain IBK a une haleine de chacal, vous comprendrez d’où provient l’odeur. Le résultat sera identique aux précédentes mises en scène. Seul un projet digne de ce nom avec la collaboration des maliens car il s’agit de l’avenir des maliens pourra trouver un destin plus heureux. Pour l’instant le pouvoir joue à cache cache avec le peuple, des milliers d’heures de vol du souverain, des incantations, des menaces, des pseudos justices et quelques larmes sont le lots des maigres propositions de solutions. Les maliens attendent mais finalement qu’est ce qu’ils savent faire d’autres que d’attendre? Vous remarquerez d’ailleurs que la plupart des chiens du Mali sont baptisés « patience », c’est dire combien ils sont attentistes. Revenons au roi du Maroc, l’hôte qui cristallise l’espérance des maliens en ce moment. Que peut-il apporter au Mali? Que peut-il apporter dans la recherche de solution de la crise territoriale malienne? Quel est le poids du Maroc et de son souverain dans la Galaxie des états qui décident? Prenons le Maghreb, la zone géographique à laquelle appartient le Maroc, il n’est pas la première puissance, il ne joue pas les premiers rôles. Le Maroc n’a toujours pas réussi à solutionner son propre problème territorial Sahraouis.Le Maroc visant son intérêt et son seul intérêt va entraîner le Mali dans un jeu malsain au cours duquel le Mali ne gagnera rien et se mettra à se prostituer comme il le fait déjà avec le célibataire de l’Élysée. Le Mali aime tendre la main, peut être qu’il faut lui couper les mains pour qu’il se mette à voler tout seul. La présidence malienne et certains maliens sont fier de nous annoncer que le « MAROC » va construire une cimenterie au Mali…Qu’est ce que cela signifie? le « Maroc » n’étant pas une entreprise mais un Etat, alors qu’est ce qui pousse un Etat à investir dans un pays qui ne présente aucun avantage absolu en matière de production de ciment( à part la matière première les coût de transaction et les économies d’échelle réalisables et réalisées par les concurrents sont tels que le ciment malien ne sera compétitif pour personne, même pas pour les maliens eux mêmes). Alors on est tenté de dire que cette cimenterie présente toutes les caractéristiques d’un produit politique qui répond plus à un soucis de rachat de la paix comme dans le passé et de démonstration d’influence dans la zone nord du Mali. Il existe des forces plus coriaces que celle politique et diplomatique du roi du Maroc. L’implication de sa majesté Mohamed six dans la résolution de la crise malienne n’est en rien un tournant majeur, la France tutrice légale du Maroc y est déjà et ce bien avant le déclenchement de la mission Serval. Tout ce temps utilisé pour faire de la littérature de la paix et non l’édification de la paix elle même est du temps qu’on fait gagner au terrorisme version MNLA et installer dans l’inconscient collectif la partition de Mali. On ne peut pas affirmer que l’incursion du Maroc dans le ring malien est une bonne ou mauvaise chose, il est pervers de voir les choses ainsi, cependant la situation n’a rien à voir avec l’espérance béatifiée que la classe dirigeante voudrait faire croire aux maliens. Marocain ou malien, sur le sentier du roi, tu n’es qu’une proie. Un homme averti en vaut seize millions.
ELIJAH DE BLA
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