Le mot de décolonisation revient sans cesse dans les articles traitant du Sahara Occidental. Il est essentiel d’en mesurer tout le poids.
Les frontières actuelles des Etats africains sont dues aux décisions des grandes puissances colonisatrices quand, à la fin du XIX siècle, elles se partagèrent l’Afrique. Ainsi, après de multiples négociations, Français et Espagnols découpèrent-ils à cette époque que l’ouest africains en y créant, entre autres, trois territoires : d’une part le Maroc au nord et la Mauritanie au sud administrés par la France ; d’autres part, entre ces deux pays le Sahara Occidental administré par l’Espagne.
Petit à petit, depuis 70 ans, les anciennes colonies ont accédé à l’indépendance. Leurs nouveau responsables auraient pu décider qu’ils allaient profiter de cette nouvelle situation historique pour procéder à des ratifications de frontières, celles créés par le colonisateur étant le plus souvent arbitraires. Mais ceci aurait conduit à des conflits en chaîne. Aussi décidèrent-ils que tous les pays accédant à l’indépendance garderaient les frontières héritées de la colonisation. L’Organisation pour l’Unité Africaine (OUA) en a fait un de ses principes de base. Ainsi, dans toute l’Afrique, la décolonisation se réalisa sans que les entités territoriales soient remises en cause. Une seule exception à cette règle commune : le Sahara Occidental.
L’Espagne, en quittant le Sahara Occidental, aurait dû en remettre l’administration à des dirigeants politiques élus par le peuple sahraoui. Mais l’Espagne préféra négocier avec les deux voisins de son ancienne colonie (le Maroc et la Mauritanie) et elle présida au partage de cette dernière, lors du tristement célèbre « accord tripartie de Madrid » (14 novembre 1975). Le Maroc reçut en partage les 2/3 nord du pays, la Mauritanie le tiers sud.
La guerre actuelle découle directement de la violation de cette règle de décolonisation « dans le cadre des frontières héritées de la colonisation » et normalement acceptée par tous les Etats africains. L’ONU et le peuple sahraoui ne réclament pas autre chose que le rétablissement de ce droit : maintient de l’ancienne unité territoriale du Sahara Espagnol, application du droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans ce cadre, et reconnaissance de l’organisation dont s’est doté le peuple sahraoui : le Front Polisario.
Ainsi, chaque fois que l’on dit qu’il s’agit d’un problème de décolonisation c’est à cette histoire et à ce principe que l’on se réfère. Ce problème de décolonisation doit être réglé selon le droit international rappelé par l’ONU : tout le territoire du Sahara Occidental appartient au peuple sahraoui.
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