Une escalade médiatique révèle l’existence d’un conflit larvé entre le Maroc et l’un de ses principaux alliés dans le conflit au Sahara occidental, l’Arabie saoudite.
Malgré les efforts visant à dissimuler la tension qui caractérise les relations entre les deux pays, l’escalade médiatique actuelle déclenchée par la presse marocaine indique que les Saoudiens n’ont pas pardonné à leur allié marocain le fait de les avoir abandonnés dans le labyrinthe yéménite.
En effet, la presse marocaine s’en est violemment pris à un journaliste saoudien très connu, Fahid Chamari, pour avoir posté sur YouTube une vidéo dans laquelle il dénigrait la stratégie basée sur le tourisme et l’émigration préconisée par certains pays, dont le Maroc.
Selon la web Maghreb Intelligence, Chamari a qualifié les marocains de « fainéants vivant du tourisme qui n’est qu’une sous-activité économique » et que l’économie marocaine se basait sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger dont une bonne partie provenaient de la « prostitution de ses femmes expatriées». « Pourquoi le Maroc ne bâtit pas son économie sur l’agriculture ou l’industrie au lieu de choses humiliantes pour ses citoyens comme le tourisme ou l’immigration ? ».
Pour ce site connu pour être proche des cercles du pouvoir au Maroc, «cette sortie sans précédent dans les annales des relations maroco-saoudiennes démontre, si besoin est, que les relations entre les deux monarchies, longtemps amies, semblent avoir atteint un point de non-retour. Le royaume wahhabite, dont l’économie dépend exclusivement de la rente pétrolière et du tourisme religieux (grand et petit pèlerinages), est aujourd’hui empêtré dans une crise violente crise économique, notamment à cause de la baisse vertigineuse des prix du pétrole et des choix déraisonnables de Mohamed Bin Salmane, l’homme fort du pays».
En réalité, la déclaration de Chamari était beaucoup plus grave. Selon lui, les marocains se vantent d’avoir attiré 12 millions de touristes qui leur pissent dessus pour 8 milliards de dollars. Cela veut dire que chaque touriste dépense 1.000 $. Un bilan qui n’en vaut pas la peine. 8 milliards de dollars par an n’est rien pour un pays qui peut investir dans l’industrie, la technologie et l’agriculture. Aujourd’hui, tous les hôtels et auberges affichent un vide total où il n’y a que des corbeaux. Plus personne ne vient. Ils pensent d’une manière très étrange. Ce sont des peuples qui sont basés sur la paresse. Ils sont assis là en attendant que les touristes viennent investir dans leur terre. Ils envoient leurs femmes se prostituer à l’étranger et profitent de leurs transferts, qui atteignent désormais 60 milliards de dollars par an. L’économie du pays est basée sur les transferts de la prostitution. Un scandale! Je conseille ces peuples, dit-il, de mettre fin à cette situation car les projets basés sur le tourisme sont des projets voués à l’échec et portent atteinte à la dignité du peuple.
Des propos qui ont mis le Makhzen dans tous ses états.
Tags: Maroc, Arabie Saoudite, Yémen, Fahid Chamari,
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