Par Tarek B.*
Contribution. Reprenant, une nouvelle fois, ses vieilles recettes éculées visant à nuire et, éventuellement, à remettre en cause la qualité reconnue par les Nations Unies au Front Polisario, comme représentant unique et légitime du peuple sahraoui dans le processus politique visant à exercer son droit à l’autodétermination (résolution 34/37 du 21 novembre 1979), le Royaume du Maroc, par le biais de certains médias dits « indépendants », a annoncé la formation depuis Madrid d’un « nouveau projet politique », dénommé « Sahraouis pour la Paix ».
Annoncé le 22 avril 2020, ce « mouvement » dont la plateforme ne fait, bien entendu, aucune référence au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, n’a bizarrement pas fait l’objet de couverture de la part de certains titres de la presse électronique, proches du Palais, d’habitude si promptes à réagir au moindre événement qui touche le territoire non autonome du Sahara occidental et son peuple, spolié et pourchassé.
Le silence de cette presse inféodée en question est plus que suspect. En fait, ce silence de circonstance vise à faire accroire que ce mouvement, né dans les laboratoires de la DGED, est un mouvement « authentiquement » sahraoui alors qu’il suffit, tout simplement, d’en lire la déclaration constitutive pour relever les grosses ficelles de l’entourloupe.
En effet, on croirait feuilleter un discours officiel marocain bourré de délires habituels sur le « modèle totalitaire et radical du Front Polisario », « l’ouverture des frontières du Maghreb » et autres obsessions débitées inlassablement par les officiels marocains.
S’il ne fallait qu’un seul indice pour confondre les vrais commanditaires, il suffit de relever que ce « mouvement », prétendument spontané et issu des rangs sahraouis, ne se réfère à aucun moment dans son laïus échevelé, ne serait-ce qu’une seule fois, au « peuple sahraoui » (expression bannie par la puissance occupante marocaine) préférant, emprunter au lexique de ses commanditaires marocains, les expressions vaseuses et politiquement neutres de « société sahraouie »,« communauté sahraouie » et « société sahraouie ».
En fait, poursuivant, sans relâche, son entreprise visant à porter atteinte à la représentativité du Front Polisario et, surtout prenant conscience du désaveu total et de l’incapacité des « élus des provinces du sud » à exprimer la volonté libre et authentique du peuple du Sahara occidental, notamment devant les instances judiciaires européennes, les autorités marocaines ont décidé de créer cette nouvelle « enseigne politique » artificielle qui exhale des relents d’arnaque politico-diplomatique.
La direction politique du Front Polisario a d’ailleurs très vite réagi à cette mystification, en pointant du doigt le Maroc en tant qu’initiateur et concepteur de ce pseudo mouvement dont les desseins visent à saper les intérêts du peuple sahraoui et son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination.
*Contribution. Tarek B. est ancien diplomate
Source : TSA-Algérie, 27 avr 2020
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Sahraouis pour la Paix, Saharauis para la paz,
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