La militante sahraouie des droits humains a vivement critiqué la manière avec laquelle l’ONU traite la question de la décolonisation au Sahara occidental.
Elle soutient que «l’approche adoptée par l’ONU pour la décolonisation du Sahara occidental n’a pas pleinement satisfait les aspirations du peuple sahraoui». Mme Haidar, qui était l’invitée, mardi dernier au soir, d’une table ronde virtuelle, organisée via visioconférence, par la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, a expliqué à que «certaines puissances étrangères, notamment la France, l’Espagne et les Etats-Unis,(…) ensemble ou individuellement, ont œuvré pour entraver le processus de décolonisation au Sahara occidental, qui constitue une violation flagrante du droit international et de tous les droits civils, politiques et sociaux».
Le prix Nobel alternatif 2019, Mme Haidar a relevé «un ensemble de déséquilibres qui ont caractérisé la manière dont le Conseil de sécurité des Nations unies a abordé le conflit sahraoui ces dernières années, bien sûr, à la demande de Paris et d’autres régimes qui ont soutenu le Maroc au détriment des droits du peuple sahraoui et le droit international, portant atteinte à la légitimité institutionnelle du territoire».
En ce qui concerne la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, Mme Haidar a été «très surprise par la continuation du Conseil de sécurité à renouveler techniquement le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso sans introduire aucun mécanisme pour organiser ou faciliter la tenue d’un référendum sur le territoire conformément au plan de règlement de 1991 signé par les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc».
Par ailleurs, la Fondation sahraouie Nushatta pour les médias et les droits de l’homme a fait état de la poursuite des crimes de l’armée marocaine contre les bédouins sahraouis et leurs cheptels dans les territoires libérés. «Tapie derrière le mur de la honte, l’armée de l’occupant marocain continue à ouvrir le feu sur les Bédouins sahraouis des territoires libérés, notamment ceux se trouvant à proximité du mur de séparation raciste, implanté de mines qui n’épargnent ni les personnes ni les animaux», rapportent des médias sahraouis citant Nushatta. «Dès que des camelins et autres cheptels s’approchent du mur de l’humiliation et de la honte marocain, ils sont la cible de tirs nourris de l’armée d’occupation et ces actes qui relèvent de la barbarie ont tendance à se répéter, d’où des plaintes de la population des territoires libérés», ajoute le collectif.
Affirmant que «la dernière agression date de mercredi dernier lorsque les forces d’occupation ont ouvert le feu sur des dromadaires», la Fondation a rappelé l’assassinat, en 2016, d’un citoyen sahraoui qui a tenté d’empêcher ses chameaux d’arriver à la zone minée, adjacente au mur de la honte.
Nushatta pour les médias et les droits de l’homme s’est interrogée, à ce propos, qui devra mettre fin à ces actes contraires à la morale et aux valeurs humaines.
Dans un autre registre, un nouveau livre sur le conflit au Sahara occidental a été publié sous le titre «Hongrie et la crise au Sahara occidental», écrit par l’expert hongrois et ancien membre de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), Dr Janos Besenyo. Dans ce livre de 460 pages publié début mai, résultat de 10 années de recherche, l’auteur a utilisé diverses sources scientifiques, racontant également des souvenirs et des entretiens avec ces anciens soldats sahraouis.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Aminatou Haidar, ONU,
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