Le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre les bandes de quartiers a été adopté ce jeudi au sénat, quelques jours après son adoption par l’Apn. C’est l’une des toutes dernières étapes pour voir cette loi entrer en application sur le terrain. Une loi qui fera grandement changer le rapport de force dans la dure réalité de tous les jours. Une amère réalité qui a vu des bandes ultra- organisées dicter leur «loi» à des centaines de familles.
Armées de différentes et dangereuses armes blanches et opérant en bandes, ils ont mis la main sur les parkings, les espaces des cités et même décrété des couvre feu à des familles entières, obligées de se fermer à double tour dès la fin de la journée, pour ne sortir qu’une fois le soleil bien levé. Une vie de peur et d’appréhension qui a paralysé des cités entières, impuissantes de toute action, y compris de porter plainte contre ces voyous sans foi ni loi.
Le ministre de la justice tout en reconnaissant l’ampleur prise par ce phénomène, avait déclaré devant les députés que l’élimination de ce phénomène «exige la mise en place d’un cadre juridique spécifique de prévention contre les bandes de quartiers qui ont créé un climat de terreur et d’insécurité chez les citoyens, du fait de la violence et des agressions à l’arme blanche par des bandes criminelles constituées dans les cités».
Cette nouvelle forme de criminalité, avait-il encore ajouté «a connu un pullulement, particulièrement dans les grandes villes, la législation nationale en vigueur ne couvrant pas toutes les formes de cette criminalité».
Ce vide juridique, aujourd’hui comblé, permettra aux forces de l’ordre de mieux appréhender le phénomène et pouvoir y lutter avec une plus grande efficacité, d’autant plus que les membres de ces groupes ne pourront plus bénéficier de la grâce, qu’ils avaient mise à profit, à chacune de leur sortie de prison écourtée pour asseoir encore davantage leur main mise sur les paisibles citoyens, assimilant pour beaucoup d’entre eux cette grâce à une sorte d’impunité.
Les très sévères peines, contenues dans la nouvelle loi, feront changer grandement les choses, et permettront de voir la peur changer de camp. Et surtout de voir enfin les citoyens reprendre possession de leurs quartiers et enfin mener une vie paisible où leurs enfants retrouveront la joie de vivre et le droit de grandir dans un environnement sain et loin de cette peur qui était exercée sur eux tout au long de l’année.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 3 oct 2020
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