Brouillard
Commentaire par Fouzia Mahmoudi
Alors que le Président français vient de prononcer un discours sur le séparatisme, qui, espère-t-il, lui fera gagner de bons points auprès de l’électorat de son pays, dans les faits Emmanuel Macron continue à être au coude à coude avec Marine Le Pen dans les sondages pour la prochaine élection présidentielle.
En effet, à un peu plus d’un an et demi du scrutin de 2022, le brouillard continue à peser à droite et à gauche, alors qu’aucun candidat sérieux ne se profile. Selon une enquête Ifod-Fiducial pour «Le JDD» et Sud Radio menée auprès de 1 608 personnes, leurs possibles rivaux ont du pain sur la planche pour convaincre les Français.
Sur les onze configurations proposées, le président de la République et la présidente du Rassemblement National occupent toujours les deux premières places du vote du premier tour. Macron rassemble entre 23 et 26 % des voix, alors que sa principale concurrente oscille entre 24 et 27 %. «Elle peut émerger en tête au premier tour de la présidentielle», assure Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, concernant Marine Le Pen.
Selon l’étude, tout dépendra des candidats de la gauche et de la droite. Sur les onze scénarios envisagés, la fille de Jean-Marie Le Pen arrive même à huit reprises en tête.
Cinq hypothèses sont envisagées pour le candidat de la droite et à ce petit jeu, c’est Xavier Bertrand, l’actuel président de la région Hauts-de-France, qui s’en sort le mieux (16 % des voix). Il fait mieux que François Baroin (14 %) ou Valérie Pécresse (11 %), tandis que Bruno Retailleau, le président des sénateurs LR (8 %), et Rachida Dati (8 % également) sont largement distancés par Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, et font moins bien que Jean-Luc Mélenchon (10 à 12 % des voix).
Pour la gauche, le flou persiste, avec la possibilité d’un candidat commun. Mais malgré tous les scénarios envisagés, c’est une nouvelle défaite cuisante qui s’annonce. En cas de candidature en solo, Jean-Luc Mélenchon s’en sort bien mieux qu’Anne Hidalgo (9 %), François Hollande (7 %) ou encore Ségolène Royal (5 %).
Le dirigeant de La France Insoumise est aussi celui qui rassemblerait le plus de voix s’il parvenait à «unir» la gauche (15 %), mais ce serait insuffisant pour espérer s’inviter au deuxième tour. Maigre consolation, il fait, là aussi, mieux qu’Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, qui n’a pas écarté la possibilité de se présenter pour 2022 (13 % en cas de candidature commune pour la gauche) et Yannick Jadot (13 %).
Le chef de file des Verts oscille entre 6 et 13 % et réalise son meilleur score (jamais atteint par un candidat écologiste) en tant que candidat unique de la gauche dans cette étude. «Leurs succès aux européennes et aux municipales se fracassent sur les spécificités de la présidentielle», analyse Frédéric Dabi pour expliquer le score des Verts, loin d’être suffisant pour espérer empêcher le face à face annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’instant. Surtout que si certains médias évoquent encore et toujours la possibilité d’un joker inattendu comme le fut Emmanuel Macron en 2016, cette fenêtre de temps commence à se refermer à mesure que l’échéance se rapproche.
Le Jour d’Algérie, 5 oct 2020
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