La question sahraouie est de retour, le mois en cours, devant le Conseil de sécurité qui devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la faveur des consultations qui doivent se tenir le 14 octobre, selon le programme de l’organe exécutif de l’ONU pour le mois d’octobre.
Il sera question de renouveler le mandat de la Minurso qui expire le 31 octobre, et avant cela, le représentant spécial pour le Sahara occidental, Colin Stewart, doit faire un compte rendu sur la Minurso.
Ces consultations interviennent, alors que le secrétaire général n’a pas encore nommé un nouvel envoyé personnel depuis que l’ancien président allemand Horst Kohler, a renoncé à sa mission de médiation en mai 2019. Au Conseil de sécurité, plusieurs membres sont « frustrés » par la lenteur qu’accuse le processus de désignation d’un nouvel émissaire et par l’absence « concomitante » de progrès politique et préoccupés par le statu quo de fait .
Les membres du Conseil peuvent se concentrer, les prochains jours, sur l’absence persistante d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de tout progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes traitée par le Conseil de sécurité. La Minurso a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui et en raison des constructions et du manque de volonté du Maroc , ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu.
En parallèle l’avant projet dès résolutions de l’ONU concernant ce territoire non autonome sont initialement discutées au sein du groupe des amis du Sahara occidental, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. D’aucuns regrettent d’ailleurs, le fait qu’il n’y ait pas de représentation du continent africain au sein du Groupe d’amis.
La dernière résolution sur la Minurso, adoptée en octobre 2019, a été sévèrement critiquée, notamment par la Russie et l’Afrique du Sud qui avaient, alors, dénoncé un texte » déséquilibré » visant à diluer le principe de l’autodétermination par un libellé ambiguë et peu clair. C’est la Russie qui a présidé le conseil de sécurité et l’on a observé un harcèlement de la diplomatie marocaine en direction de Moscou .Une attitude traditionnelle de Rabat qui dans le même temps active ses relais de propagande pour faire pression sur le conseil .
En 2019 ,la délégation sud-africaine qui assurait la présidence tournante du Conseil de sécurité avait critiqué des passages de résolution et affirmé que les concepts » réalisme et compromis utilisés dans la résolution sont une tentative visant à saper le principe d’autodétermination établi par l’AG et les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité « .
La Russie qui s’est abstenue de voter le texte de la résolution avait déclaré qu’elle n’ »acceptait pas les tentatives visant à redéfinir l’axe du processus de négociations mené sous l’égide de l’ONU ou à modifier les approches convenues dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité ».
La dernière résolution sur le Sahara occidental marquait également un retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois, imposé en 2018 par les Etats-Unis, porte plume des résolutions sur le Sahara occidental, pour faire pression sur les deux partis au conflit afin qu’ils reprennent les négociations.
Le statu quo l’emporte aussi lorsqu’il s’agit de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. À ce titre, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré récemment que son bureau poursuivait à distance la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient « vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme » dans ce territoire non autonome.
De son côté, le groupe de soutien de Genève qui compte plus de 240 ONG a demandé, en juillet, dans une lettre ouverte au président du Conseil de sécurité de l’ONU, de reprendre la Mission technique initiée en 2015, et à inclure un chapitre sur les droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso. Le 29 août, à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, célébrée le 30 août, le groupe de soutien de Genève avait plaidé dans un communiqué pour la création d’un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
Dans son rapport le Sg de l’Onu consacre un paragraphe à la question des droits de l’homme au moment où à El Ayoun occupée, le Maroc redouble de férocité et accentue sa répression à l’égard des Sahraouis et de leur icone Aminatou Haider.
M. Bendib
Le Courrier d’Algérie, 6 oct 2020
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