Les islamistes, même visiblement divisés par rapport à l’attitude à avoir face à la révision de la Constitution, n’en constituent pas moins, pour une partie d’entre eux, un véritable mur qui empêche l’émancipation de la société. L’on aura vu cela dans les attaques frontales de certains de leurs leaders contre la révision de la Constitution.
Ces offensives ne sont pas destinées à ce qu’on pourrait qualifier d’éventuels déficits en démocratie ou encore en libertés individuelles et collectives, mais en ce que porte la Loi fondamentale comme aspiration légitime à la modernité et à l’authenticité de la société algérienne. On aura compris, à bien entendre les critiques des dirigeants de quelques grands partis islamistes, qu’ils ne veulent pas voir le peuple assumer pleinement ses racines, ni s’ouvrir à l’universalité positive. C’est justement ce que propose la révision constitutionnelle, soumise au référendum, le premier novembre prochain.
En un mot comme en mille, les tenants de l’islamisme en Algérie veulent forcer la société à se diviser sur des aspects fondamentaux de sa personnalité et à se détourner de toutes les réalisations de l’humanité. Ils entendent maintenir les Algériens sous cloche et les faire sortir de l’histoire.
Compte tenu des équilibres sociaux et politiques, force est de constater que les leaders de la mouvance islamiste travaillent à constituer une sorte de bipolarité politique qui laisse des miettes à l’expression de l’authenticité et de la modernité. Cette évidente stratégie n’est malheureusement contrée que par le président de la République et ses collaborateurs.
Les partis de la mouvance démocratique, dont les discours sont aussi contradictoires que leur émiettement sur le terrain, n’ont même pas effleuré la possibilité de constituer une alliance pour défendre l’authenticité et l’aspiration à la modernité des Algériens. Pourtant à voir les scores en terme de voix collectées aux législatifs par quelques partis dits modernistes comme l’ANR, le MPS, l’UFDS et DJil DJadid pour ne citer que les plus actifs lors de la dernière campagne électorale, on pourrait supposer qu’ensemble ils pourraient construire une sorte de minorité active, une opposition qui ne fait pas que de la figuration.
Bref, une alternative audible au discours islamiste. Il ne leur sera pas demander de cautionner toute la démarche présidentielle, mais la moindre des choses est de sauvegarder l’essentiel de ce qu’est l’Algérie. Les démocrates sont, encore une fois, hors contexte.
Par Nabil.G.
Ouest Tribune, 8 oct 2020
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