La voiture promise par le ministre de l’industrie tarde à se faire voir…Serait- elle devenue cet obscur objet du désir…que nous palperons jamais ?
Aux dernières nouvelles , il y’aurait 133 demandes d’agréments de concessionnaires déposées sur le bureau du ministre.
Ah la voiture et l’algérien ! Une histoire qui date du calèche.
De toutes les belles inventions que le siècle dernier aura mis en usage, l’automobile est la seule. qui soit apparue avec l’indiscutable modestie d’un nom, qui s’est tout de suite transformé en diminutif…L’auto.
El lottto, disent les oranais, toujours plus proches de la réalité matérielle que le reste du pays. Etonobile dit-on au centre et Tomabile à l’Est du pays.
Il était une fois la voiture…Jusqu’à la fin des années 60, le quidam pouvait acheter sa voiture chez le concessionnaire dans toutes les villes d’Algérie .
Les années 70, marquèrent un tournant à 360° du mode d’acquisition des véhicules pour les particuliers. Les nationalisations tous azimut touchèrent le secteur automobile qui prit carrément un virage RDA.*
Désormais , c’est l’état, et non le concessionnaire, qui régira le commerce automobile.
Une société nationale ( la SONACOM) est créée pour la circonstance…et vogue la galère carrossée . Bon de commande qu’il faut plastifier car le délai est une éternité pas très socialiste. Pas pour l’état et ses commis qui troquent les 404 et les DS pour les Mercedes et autres berlines de renom , toutes noires, pour rajouter la boule de gomme au mystère .
Ce fut la première arme de distinction massive. Le système oui le peuple non !
Boumedienne disparut , Chadli vint.( Il roulait déjà en BMW avant de devenir président). Les premières ouvertures ( économiques ) du pays sur le monde, nous amenèrent l’affreuse 604, que des plus malins que d’autres, conduisaient déjà.
Puis rebelote, et re-SONACOM mais cette fois-ci avec un penchant Japonisant…Bonjour la Honda dans tous ses modèles : Civic, Accord Quintet, Wagon et tutti quanti. Mais toujours pour l’état et les petits copains de la république . Cette fois- ci, c’est carrément une arme de dictature massive.
Boutef s’amena et amena sa clique… »A star is born ». La voiture devint une arme de dilapidation massive . Concessionnaires marrons , mafieux, et clientèle du même bord.
Nous eûmes un salon de l’auto quotidien sur nos routes …Audi, Mercedes , Porsche , Jaguar,Ferrari, le diable est dans les détails de la rapine.
Oligarchie carrossée et peuple zieuteur…la boîte automatique guida ce beau monde à El Harrach. Il était une fois la voiture .
Ferhat Ait Ali nous dit qu’il n’y a plus d’argent ! Roulons tous à vélo et vous le premier monsieur le ministre. Chiche ! Décidément , la voiture est toujours une arme de distraction massive…pour occuper le peuple .
*RDA ( République démocratique allemande)
La Nation, 7 oct 2020
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