La campagne électorale pour la révision de la Constitution bat déjà son plein. Entamée pour rappel le mercredi 7 octobre elle ne prendra fin que dans une vingtaine de jours, soit plus exactement le 28 octobre à minuit.
C’est dire que, dans un contexte notamment marqué par la pandémie de la Covid 19, les acteurs politiques et ceux du mouvement associatif auront 22 jours pour convaincre les électeurs de la nécessité d’aller déposer un bulletin de vote dans les urnes. Car, comme cela a été pour de très nombreuses consultations électorales, un des enjeux majeurs du scrutin du 1er novembre prochain a trait au taux de participation.
Ce dernier facteur, nul besoin de le souligner, revêt une importance cruciale pour les initiateurs de ce projet de révision constitutionnel. Le pouvoir qu’incarne le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, mise énormément su le taux de participation lors de cette consultation populaire. En effet, et alors que des forces politiques vont jusqu’a contester sa légitimité, le Président Tebboune voudrait saisir cette opportunité pour battre en brèche cette affirmation et asseoir définitivement son pouvoir entamé le 12 décembre dernier lors d’une élection présidentielle qui s’est déroulée dans des circonstances politiques relativement particulières. Pour ce faire il a besoin d’abord d’un tauxde participation élevé et, ensuite, à l’évidence, que l’option du
« Oui » emporte l’adhésion d’une majorité de votants. Une perspective qui ne semble pas inabordable. En somme cette hypothèse est loin d’être un simple voeu pieux eu égard aux moyens colossaux déployés par le gouvernement et tous les alliés du Président Tebboune pour le conforter dans cette quête d’une « Algérie nouvelle » et de l’ouverture d’une « ère nouvelle ». A cet égard l’on assiste à un déploiement tous azimuts des artisans du « Oui ». Partis politiques et associations de la société civile ont décrété la mobilisation générale e élaborant un programme chargé pour sillonner les quatre coins du pays pour prêcher les vertus des nouvelles dispositions constitutionnelles contenues dans la mouture proposée aux électeurs algériens pour adoption le dimanche 1er novembre. Ainsi en effet, des partis politiques qui soutiennent le projet de Tebboune sont déjà en rase campagne. C’est une large brochette de formations politiques qui a pris à bras le corps la défense de ce projet constitutionnel. IL y a d’abord les partis qui ont de tout temps constitué le socle sur lequel repose la base sociale du pouvoir. Le propos ici concerne notamment le FLN, le RND, le MPA et TAJ.
Ces partis faisaient partie de l’ancienne Alliance présidentielle. Mais le hic c’est que ces partis politiques, de par leurs accointances avec l’ancien régime de Bouteflika, sont totalement discrédités auprès de l’opinion publique nationale. Leurs chefs politiques ont d’ailleurs tous été emprisonnés ce qui les a enfoncés davantage et terni abondamment leur image aux yeux de l’opinion publique. Certes ces partis ont renouvellé leurs états-majors, mais le doute persiste quant à leur capacité à séduire les électeurs etgagner une nouvelle virginité. On comprend dès lors pourquoi l’état-major politique du Président Tebboune ne mise pas particulièrement sur ces partis politiques, mais plutôt sur les associations et organisations de la société civile qui ont fait chorus avec le projet de révision constitutionnel.
Par : KAMEL HAMED
Le Midi Libre, 11 oct 2020
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